Le 2 May 2024
Volume 42, Numéro 5
Département de la plomberie S.V.P.
Saviez-vous Que...

Département de la plomberie S.V.P.

Mon papa était un plombier autodidacte qui a fait ses débuts dans les petites installations de maison avant de gravir les plus hauts échelons industriels. Il m'a toujours dit qu'en plomberie on sait quand on commence, mais rarement quand on finit. Il manque toujours un morceau ou bien il faut en inventer pour contourner les problèmes de raccordement (« fitage ») ou installation. 

En voici quelques exemples où plusieurs se reconnaîtront ou reconnaîtront des membres de la Vie d'Ici. 

Cas # 1-

Depuis un certain temps, chez Marlène, on avait remarqué un peu d'humidité, puis un peu d'eau à la base de la toilette. Pensant d'abord qu'il s'agissait du résultat de la condensation l'été, son conjoint, Athanas, qui aime bien aller au fond des choses, constata assez rapidement que la cuvette avait une raie (craque). Presque qu'imperceptible, mais bien réelle; Il fit donc l'achat d'un nouvel équipement sanitaire. Ce n'était pas sa première installation. Donc, déboulonner la vieille toilette, changer le joint de cire et asseoir la nouvelle, ce fut un « pet » pour lui. Une fois tout raccordé, il ouvrit la valve d'entrée d'eau, fit une première vidange, puis une seconde. Malheureusement il constata le même écoulement à la base, sur le plancher. Croyant avoir mal assis la toilette sur le joint, il la releva et changea le joint d'étanchéité en cire. Il fit même appel à de l'aide extérieure pour descendre le tout bien droit, car c'est quand même pesant. L'opération bien que délicate semblait un succès. Malheureusement le lendemain la suite révéla la fuite. La toilette, sortant du magasin coulait entre le réservoir et le bol. 

« Fais chier », s'exclama-t-il ! Tout vider, tout débrancher, tout dévisser, tout ramener chez le quincailler qui n'en croyait pas ses yeux, mais qui crût ceux d'Athanas qui était vraiment en pétard.

C'est ainsi que le 3e essai fut enfin concluant. Dans la mise en marche, ne restait que la fixation au plancher à compléter. Pendant que son conjoint était allé chercher un outil dans le garage, Marlène en reine du foyer en profita pour s'installer sur le trône. Mais comme il n'était pas encore fixé définitivement, elle fut prise d'un tangage au moment de jeter l'ancre. Dieu merci, elle avait le pied marin et retrouva l'équilibre. 

Le lendemain en descendant au sous-sol où il y a une autre chambre de bain, Athanas eut un haut-le-cœur en constatant que le mur derrière la toilette avait épongé l'eau de la toilette du haut et que la peinture était à l'avenant et à refaire. 

Morale de cette histoire : toujours se méfier d'une toilette qui a une raie. Ça peut vous empoisonner l'existence. 

Cas # 2-

Claire Duchesne n'est pas en reste avec son équipement de toilette. Mais ici, dans ce cas de «figure» ce n'est pas la toilette, le problème. En effet, Claire étant allergique au papier, elle possède une toilette avec bidet. Cet équipement peu fréquent au Québec a pour mission de laver les parties intimes après exécution. L'eau est à température de la pièce et de la fesse, donc pas évident au début de savoir si ça fonctionne. C'est ainsi que notre amie, croyant que le bidet avait un problème se leva pour vérifier. Mal lui en prit, car il était en pleine opération d'arrosage, ce qui fit prendre une douche à toute la chambre de bain, y compris le bain ; c'est le genre de situation qui coupe vraiment une envie quelle qu'elle soit. 

Cas #3-

Notre dernière réunion ayant été faste côté anecdotique, Alain Denis n'a pas voulu rester dans la boîte du frappeur et en a rajouté. 

Nous, qui pensions avoir tout entendu et qui n'avions pas encore fini de nous esclaffer, nous consentîmes donc à écouter notre trésorier. 

Voulant moderniser la toilette à l'étage, Alain et Denise optèrent pour une monocoque. Comme Alain est bricoleur, enlever la vieille, changer la «beigne de cire» et poser la neuve fut mission bien faite, vite faite. Malheureusement de l'eau mouilla le plancher à la première occasion. Comme tout plombier du dimanche le croit à prime abord, on accuse le joint de cire d'autant que ça ne coûte pas cher. Dans sa patience infinie, Alain qui endure l'équipe du journal depuis des années, changea 3 fois le « beigne » pour toujours le même résultat. Pourtant ce n'était pas des beignes de chez Tim Horton. À bout de nerf, il est quand même humain, il démancha tout ça, sortit sa lampe d'atelier et fouilla dans les entrailles de la toilette en position latérale de sécurité. C'est alors qu'il identifia 2 infimes trous dans le bol cause de la fuite incompréhensible pour un néophyte qui vient d'acquérir du neuf. À l'échange à la quincaillerie, le responsable s'est écrié : « il faut le voir pour le croire. » Finalement Alain, qui en avait ras le bol, a renoncé au monocoque et s'est racheté une toilette ordinaire. En conclusion, les toilettes et les navires qui coulent ont ceci en commun qu'ils nous amènent à aller au fond de l'amer.