Le 8 May 2024
Volume 42, Numéro 6
Devant le juke-box
Portrait

Devant le juke-box

Francine Tremblay demeure à Shipshaw et elle est passionnée de généalogie; elle a d'ailleurs déjà écrit quelques articles dans le journal la Vie d'ici à ce sujet. Elle a été l'organisatrice de la commémoration du cinquantième anniversaire de l'église de Saint-Jean-Vianney de Shipshaw à l'automne 2022. Dernièrement, elle a été nommée présidente de l'assemblée du conseil de la fabrique de la paroisse de St-Charles-Borromée. C'est une personne très impliquée dans sa communauté. 

Toute petite, Francine était fascinée par la vaisselle appartenant à sa grand-mère; elle avait une attirance pour son beau service de vaisselle.  A cette époque, la vaisselle était fine et assortie de belles fleurs. On l'utilisait pour les grandes occasions. Ce fut pour Francine le début d'une autre grande passion pour les objets et surtout pour leur histoire. 

Sa maison est remplie de souvenirs; il y a entre autres un cahier noir, un journal écrit à la main dans les années 1920 par une sœur de sa grand-mère.  On y retrouve des pensées, des textes de chansons, c'est un trésor pour Francine. Elle a aussi un vielle machine à coudre à pédale, des meubles, de la vaisselle ancienne. «Lorsque j'allais chez ma grand-mère c'était grand-maman l'autre bord». Sa grand-mère demeurait à côté de chez elle. Elle a conservé précieusement sa planche à repasser qu'elle utilise encore aujourd'hui; elle en a même conservé le revêtement en tissu.

Rassembler, collectionner ce n'est pas uniquement une passion mais un devoir de mémoire envers les personnes qui l'ont précédée, car elles lui ont transmis des valeurs.  Elle en a fait un musée qui assemble plusieurs objets qui ont des histoires à raconter. «Lorsque je prends un objet dans mes mains, je me dis que mon arrière-grand-mère l'a touché. Les objets ont tous une valeur sentimentale».

C'est devant le juke-box que la visite de son musée a commencé. Tout près de la porte d'entrée on peut apercevoir une machine à boules, un souvenir de la jeunesse de Francine.  Caché tout au fond, par terre, un vieux dévidoir à papier. Un peu plus loin dans une bibliothèque une collection de disques en vinyle, des anciennes éditions du "bulletin des agriculteurs" qui existent depuis maintenant 100 ans.

Il y a aussi un gramophone, cet objet mécanique ancien né au 19e siècle sur lequel on pouvait faire jouer de la musique. Il joue encore très bien. Francine l'a fait réparer il y a quelques années.  Le gramophone a été remplacé par le tourne-disque que l'on appelle aussi un pick-up.

Plus haut sur une étagère, il y a un accordéon ayant appartenu à une tante de sa mère, un objet vieux de plus de 100 ans.  Il y a aussi une boîte à chapeau, une vieille valise qui a sûrement beaucoup voyagé, un ancien annuaire de Kénogami de l'année 1928. Plusieurs contenants en métal et bien d'autres petits trésors dont Francine nous raconte le parcours avec une précision qui nous les font revivre; c'est comme si on remontait dans le temps.

Ses grands-parents et ses parents ont opéré un commerce durant plusieurs années. Il était situé tout près de sa maison sur la route Mathias à Shipshaw. Elle en a conservé plusieurs souvenirs dont une machine à calculer manuelle, des vieilles factures, une balance, un calendrier ayant appartenu à son grand-père François Tremblay restaurateur, publié en 1955.  Elle a aussi conservé le dernier calendrier que son père a fait imprimer alors qu'il était épicier en 1976.»  Ça me rappelle le commerce de mon père ». 

C'est finalement devant le juke-box en écoutant de la musique nous rappelant nos souvenirs de jeunesse pas si lointaine que nous avons conclu notre visite. C'est l'objet préféré de Francine qui l'a fait restaurer il y a quelques années. Elle possède une collection d'environ 600 disques 45 tours. Les disques 45 tours ont été supplantés par les CD dans les années 1990.  Aujourd'hui ce sont des objets très recherchés par les collectionneurs.  

Évidemment une seule visite ne suffit pas pour découvrir tous les trésors que Francine a disposés soigneusement dans son musée.   Elle a encore bien des récits captivants à raconter.  Ce sera espérons-le pour une prochaine fois.

Merci Francine pour cette belle rencontre!