Le 21 novembre 2024
Volume 42, Numéro 9

Chasse à l'orignal

 

Lise Gravel et Pierrette Lavoie adorent l'automne pour ses colorations, ses odeurs, la liberté qu'il procure et aussi parce que c'est la saison de la chasse. Pour elles, la chasse est d'abord une activité de couple et aussi un art pratiqué en famille. Lise et Benoît Girard ont un chalet à Lizotte sur la ZEC Borgias et un camp de chasse sur les contreforts de la réserve faunique des Laurentides sur la ZEC Mars-Moulin. Quant à Pierrette et Martin Boudreault  leur chalet est construit dans le secteur Joli au nord de la ZEC Onatchiway. Nos 2 chasseresses ont abattu chacune un jeune mâle, littéralement venu s'agenouiller à leurs pieds, et cela aux derniers jours de septembre, à l'ouverture de cette chasse. Pierrette, elle, chasse directement à partir de son chalet où elle a une saline. Martin a une tour de guet à environ 2km plus loin. Ce matin-là notre amie est encore en pyjama dans le chalet. Soudain elle voit dans sa grande vitrine un jeune ¨buck¨ de 2 ½ ans sortir du bois à environ 100 pieds. Sûre d'elle, elle sort avec sa 30.08 et abat l'animal d'une balle dans le cou. Il s'écroule mais repart. Martin qui avait entendu le coup de fusil et avait communiqué avec son épouse par Walki talki s'est rapidement pointé. Tous deux partent à la recherche de la bête blessée qu'ils retrouveront 1 heure plus tard, toujours vivante et que Pierrette abattra d'un second tir. Pour elle, c'était le 3ième orignal qu'elle abattait dans sa carrière : 2 femelles et un mâle, tous tués dans la cour du chalet. Pierrette aime beaucoup la petite chasse et celle aux oiseaux migrateurs.
 
Pour les Gravel-Girard, l'activité de chasse se fait en terrain montagneux à partir d'un camp de base autour duquel sont élevées, dans un rayon de quelques kilomètres 3 tours de guet avec salines. Lise monte la garde dans sa tour vitrée, à environ 10 pieds du sol. De là la vue sur la vallée du Saguenay est de toute beauté. En avant la forêt dense entoure une zone déboisée où de jeunes repousses attirent naturellement les orignaux. Le 26 septembre vers 18h00, Lise qui n'a rien vu de la journée se prépare à plier bagages quand un jeune veau sort du bois à environ 250 pieds, suivi de peu par sa mère. Sans bruit Lise prend son arme, la passe par la meurtrière et suit la bête avec sa lunette de pointage. Sort alors de nulle part un jeune mâle de 3 ½ ans qui s'avance sans méfiance. Lise a changé de cible et attend qu'il se présente de côté. Ce qu'il fait après s'être penché pour boire. Le coup, mortel, l'atteint à l'épaule. Après quelques minutes il tombe terrassé. Les deux autres resteront là encore 20 minutes comme dans l'attente d'un redressement du mâle. Lise fait un contact radio avec Régis son frère, dans le mirador le plus près et l'informe de la situation. Lise ne s'approche pas de l'animal qui pourrait avoir des soubresauts dangereux. À son arrivée Régis tire 3 coups de carabine pour alerter Benoît perché à environ ¾ d'heure de là. Dans leur code, 3 coups signifient que quelqu'un a tué. Mais Benoît n'a rien entendu à cause des montagnes. N'ayant rien vu de la journée, il quitte sa tour et rejoint le camp de base avec son 4-roues. Dominique, beau frère de Régis, l'y attend convaincu que Benoit connaît la nouvelle. -¨Prends-tu le ¨trailer? ¨ - ¨Pourquoi?¨ demande Benoit qui trouvait la question bizarre. -¨Ta femme a tué un ¨buck¨. Chez Benoit l'étonnement et le scepticisme firent très vite place à l'enthousiasme. En effet Lise, bien que très expérimentée dans la chasse au gros gibier : 3 caribous du nord, 6 chevreuils en 10 ans, venait d'abattre son premier orignal. Lise aime aussi la petite chasse et a fait longtemps la chasse aux oiseaux migrateurs.
 
Lise et Pierrette bravo pour vos belles performances automnales.