Le 27 July 2024
Volume 42, Numéro 6
Aux grands maux…
Saviez-vous Que...

Aux grands maux…

À la fin du printemps, plus précisément à la mi-juin, quoi de mieux, pour se ventiler les méninges, qu'une fin de semaine au camp de pêche. «La truite a sûrement hâte de  se faire taquiner», pensait Yvon Bouchard. Par contre se rendre au lac Bourricot sur la Zec Onatchiway, tout seul, c'est plutôt ennuyant. Yvon fit donc des offres d'accompagnement à Lucie Dufour son épouse, à son fils Jean-François et à son petit-fils Thomas qui acceptèrent tous avec joie. Ce serait donc une sortie en famille. Comme il restait une place sur la banquette de l'immense pick-up à Yvon et que Jean-Eudes Déry fait presque partie de la famille, ce dernier se joignit donc à eux avec d'autant plus de plaisir qu'il adore pêcher. La journée où ils montèrent était magnifique comme le fut une bonne partie de l'été. Malheureusement arrivés à la barrière de la Zec, le beau temps et les feux de  forêt avaient  fait des ravages. En effet des dizaines de motoneiges se consumaient encore dans les cendres fumantes des abris où elles étaient entreposées. Évidem-ment il fallait redoubler de prudence à cause de la sécheresse. Nos amis arrivèrent au chalet le soir à la brunante.
 
Pendant qu'on décharge le camion, Jean-Eudes, qui adore jardiner, remarque un enclos adossé à la forêt et délimitant une certaine surface. « Ta femme se fait un jardin? » lance-t-il à Yvon qui lui répond mystérieusement: «Non, ça sert à d'autre chose.» Comme tout le monde est fatigué et que la hâte est grande de relaxer dans le chalet, la question reste donc sans réponse. 
 
À l'intérieur on s'organise déjà pour la nuit et les conversations tournent autour des meilleurs endroits où pêcher le lendemain. Puis la nuit impose bientôt son silence absolu. Au petit matin, très tôt, Jean-Eudes sort du chalet pour s'étirer un peu et prendre l'air. Distraitement son regard fait le tour de la clairière. Surprise, quelque chose de gros a poussé dans l'enclos et ce n'est pas un champignon. Il s'agit du pick-up qui emplit complète-ment l'espace à l'intérieur de la clôture. (voir photo)
 
Quand Yvon fut assez réveillé pour ouvrir la bouche autrement que pour bailler, il dut mettre fin au suspense. «As-tu peur de te faire voler ton pick-up Yvon?» --«C'est contre les voleurs à quatre pattes que j'ai mis ça. Il m'est déjà arrivé de me faire manger des tuyaux de caoutchouc du camion par les marmottes, lièvres ou porcs-épics et de rester en panne. À deux heures de la civilisation c'est quelque chose qu'il faut éviter à tout prix, sinon t'est dans le trouble. »
 
Comme il s'agissait d'une clôture amovible, la précaution devenait  très simple et peu chère à appliquer. Avis donc aux propriétaires de chalets lointains. Yvon qui n'est jamais à court d'idées travaillerait actuellement sur une clôture anti-maringouins.