D'hier
Déc. 92
APRÈS-SKI
Ce n'est un secret pour personne qu'Hélène Basque et Denis Gignac s'aiment passionnément. Ils en sont même arrivés à vivre d'amour et d'eau fraîche, pour vrai. C'est sûr qu'avec la rivière en arrière de la maison, l'eau fraîche ne manque pas mais ce qui manquait a fini par manquer. Il manquait à leur bonheur que le courant fasse une chute de tension, que la télé fasse une chute de pression et qu'un gros arbre sec fasse une chute sur la maison coupant l'alimentation. Tout cela semble anodin mais notre enquête nous a permis de découvrir que Denis le faisait exprès de se garder des arbres morts dans sa cour dans l'espoir inavoué que l'énergie éolienne, par arbre interposé, coupe l'énergie électrique et que l'étincelle se fasse. Qui l'eut crû ? II était vraiment insoupçonnable.
Janv. 93
LES PROPOS DÉCOUSUS DU PÈRE COUTURE
Comme tous les matins, Jocelyn Couture de la rue Savard apporte son lunch au travail. Il est composé à 99 % de mets exotiques (bananes). Vous vous demandez sans doute si Jocelyn va "s'autopeaudebananiser". Hé bien! qu'à cela ne tienne! ce fameux matin-là, Jocelyn, d'une main encore endormie, saisit le premier sac du bord et saute à bord de son "char". Son épouse, par l'odeur alléchée, comprend la méprise et se précipite dans le froid glacial avec un équipement minimal et une gesticulation maximale. Rien n'y fit. Quant à Jocelyn, quelques heures plus tard, après avoir dévoré 2 chapitres du Petit Chaperon rouge, il jeta l'encre après avoir compris qu'il n'aurait pas le dernier mot. La morale de cette histoire appartient à la fille de Jocelyn: le régime scolaire c'est de la petite bière à côté du "régime" alimentaire de son père.
Fév. 93
OUS QUI LÉ MON DENTIER?
A quelque part entre Noël et le Jour de l'an...
Un monsieur de Shipshaw, après avoir copieusement arrosé un excellent repas: « Férie, fa tonc fouère s'que le chien est en train de gruger-là, hic !
Morales de cette histoire:
- nettoyez vos dents vous-mêmes après chaque repas; - évitez de prendre une « brosse »;
- ne laissez pas le meilleur ami de l'homme avoir une dent contre vous.
N.B.: Cette histoire est vraie. Seuls les noms ont été changés pour ne pas affecter l'enquête de la S.P.C.A.
Mars 93
PLEIN LE NEZ...
Du temps où la porcherie déployait sur le secteur de l'hôtel de ville ses miasmes délétères comme une brume à couper au couteau, tous se souviendront du soupir de soulagement que nous avions quand nous entrions dans l'édifice municipal. Soûlés de ces émanations porcines extérieures, nous nous trouvions tout à coup, à l'intérieur, dans un havre de grâce. Mais voilà que le syndrome de la « soue » refait surface mais à l'intérieur de l'hôtel de ville cette fois.
C'est de notoriété publique maintenant (c'est le moins qu'on puisse dire) que l'édifice municipal n'a pas de système de ventilation et que les odeurs du garage, attenant aux locaux administratifs, se propagent avec une géniale efficacité.
Fin février, la motoneige alpine de la municipalité avait été remisée dans le garage pour inspection: or, il semble qu'à la suite d'un problème d'incontinence, celle-ci se soit vidée de son contenu d'essence. Elle a dû prendre froid probablement. Résultat: les émanations sont tellement fortes dans les bureaux que même les fumeurs n'osent plus s'allumer, pourtant tout le monde avait le feu...
Avril 93
QUAND LES CHOSES NE SONT PAS CLAIRES
Claire Jean, notre présidente de la « Vie d'ici », est une adepte de la photographie. Il y a quelque temps, après avoir tenté de photographier la lune, dans son quartier évidemment, elle s'est rendu compte que le mécanisme d'entraînement du film lui donnait du fil à retordre. Elle s'empressa donc de l'apporter en ville dans un atelier de réparation. Le diagnostic tomba dans ses oreilles comme un météore dans la mer de la tranquillité. Elle resta sidérée. Non ce n'était pas un désastre, mais simplement, elle avait omis de mettre un film dans sa caméra. Depuis ce temps son émission préférée est: Roulez sans vous faire rouler.
Juin 93
DANS LES TROUS...
Croyez-le ou non, M. Henri Simard qui est à sa retraite depuis quelques années s'est trouvé une occupation printanière qui ne lui laisse plus de moments libres : il répare le chemin de la Baie-des-deux-Îles à la petite pelle, bénévolement. M. Simard n'aurait jamais pensé qu'il puisse un jour devenir bouche-trous pour la municipalité. Il semble par ailleurs que cette nouvelle profession soit appelée à un bel avenir dans notre village, surtout sur la rue Saint-Léonard; il y a tellement de nids de poule que nos voitures elles-mêmes y laissent des « plumes ».
Bravo à M. Simard pour cette recette ancienne servie à la moderne. Vous devez sûrement être dans une forme éblouissante.
Sept.93
DEUX PRISES...
Réjean Bergeron était lui aussi un adepte de la balle. A la fin août, alors qu'il était en grande conversation près du terrain de balle, sans doute était-il question d'élections municipales, voilà qu'une balle est frappée et suit une trajectoire très précise, mais très déplaisante pour la mâchoire de Réjean qui l'a reçue en pleine poire. Plus habitué aux factures qu'aux fractures, monsieur le maire est resté bouche bée et devra mettre la pédale douce pendant quelque temps sur ses envolées oratoires. Voilà une fois de plus la preuve qu'on ne peut pas faire grand-chose de bon avec une fausse balle. La décence nous oblige à taire le nom du frappeur mais il semble qu'il n'avait aucune visée politique.