Le 27 July 2024
Volume 42, Numéro 6
Saviez-vous Que...

Spécial 30 ans (1982 - 2012)

 

Mars 95
UN HOMME
DE  MAIN... 
Comme Jacques Tremblay persiste à se tenir loin de nos réflecteurs depuis un moment, il faut bien que quelqu'un le remplace. Marcellin Tremblay s'y emploie de façon régulière et avec beaucoup d'imagination, il faut avouer. S'il y a une constante dans la vie de Marcellin: ce sont les gants. Vous avez bien lu. Au début de sa carrière Marcellin, qui avait un petit côté fier-à-bras, s'est adonné à la boxe. Il n'a jamais perdu ses gants sauf de vue après un K. O. Il les avait retrouvés au bout de ses bras, par terre sur le ring. Il avait perdu un peu l'esprit mais pas ses gants. Au hockey, Marcellin, régulièrement, échappe ses gants sur la glace. Il perd la tête puis ses gants tombent. Comme il ne voit plus clair à ce moment, il se heurte dans le premier adversaire venu et il s'ensuit un corps à corps. Étrange. Quant à ses gants pour pelleter l'entrée, dans le feu de l'action, il les place sur la valise de son auto et les oublie . Puis ayant perdu la mémoire il s'en va travailler. C'est qu'il perd ses gants. L'autre jour justement, sa conjointe a pris sa voiture après le départ de Marcellin. Elle a bien vu une paire de gants dans la neige sur le bord du chemin et s'est dit: « Quel niaiseux qui a bien pu laisser ses gants ? Mais sans s'arrêter. Le soir Marcellin s'est souvenu qu'il ne se souvenait plus étaient ses gants. Sa conjointe a fait le lien entre le niaiseux et les gants mais trop tard, la gratte était passée. Qui conduisait la gratte ? Un nu-main célèbre, Jacques Tremblay.
 
Avril 95
DES GRAINES DANS LE « GAZ »,
Jean-Charles Dufour, du Domaine-du-Rivage, possède un énorme tracteur, lui-même équipé d'un énorme souffleur à neige flambant neuf ! C'est donc avec une confiance sans précédent que notre homme faisait ses entrées lors de la fameuse tempête de mars. Malgré l'amplitude et l'originalité du déversement céleste, la victoire semblait acquise pour Jean-Charles, jusqu'à ce qu'il connaisse, lui aussi, un « cuisant Waterloo ». II y avait un os. Ce n'était pas un vice caché mais plutôt une motoneige cachée, disparue sous les accumulations répétées de neige et de glace. Même équipée « heavy duty », la bouchée était un peu grosse pour la soufflerie.
Résultat: le souffleur et la motoneige bons pour la« casse» ! En fait, la casse était déjà faite. Conclusion, il ne faut pas vendre la peau de l'hiver avant de l'avoir tué. Et en fait un hiver fini n'est jamais entièrement achevé tant qu'il n'est pas complètement terminé.
 
Mai 95
EAUX TROUBLES 
La saison de la pêche débute à la fin du mois d'avril pour tout le monde sauf peut-être pour un irréductible Shipshois qui, lui, s'y adonne dès le 1 er avril: j'ai nommé le seul, l'unique, l'illustrissime Jacques Tremblay. (Nous remercions Jacques pour ce retour remarque dans notre chronique).
Évidemment, pour tromper la vigilance proverbiale de notre ami Jacques, il fallut s'y mettre à plusieurs. C'est ainsi que le 1er avril dernier, Serge Dufour, Denise Roy et Ginette, en mal de coup fourré, ourdirent le complot suivant après avoir pris Jacques comme cible.
Un coup de fil pour tenter le poisson: « Jacques, nous avons un bris d'eau, amène tes clés pour couper l'eau.» Au bout de quelques minutes, Jacques débarque chez Serge avec un large sourire et deux énormes clés. Jacques entendant les vociférations de Serge se rendit donc prestement vers la chambre de bain. Arrivé là, il découvrit Serge avec ses bottes à pêche dans le bain rempli d'eau et tenant une canne à pêche dans ses mains au bout de laquelle se promenait un poisson en papier. Jacques en avait pardessus les bottes mais sa bonhomie proverbiale le sauva à nouveau d'une accusation de meurtre au 1er degré. D'autant plus, confia-t-il à nos lascars en convulsions ricaneuses, que c'est la 3ième fois que je me fais prendre depuis le matin. Une première fois pour un couvercle de puisard qui était disparu mystérieusement et l'autre fois par un de ses frères où il dut se rendre d'urgence avec le « fichoir (fish-where) pour déboucher la toilette qui était obstruée par des poissons rouges. Jacques aurait «flushé» son frangin pour la semaine.
 
Morale de cette histoire: Vive la pêche quand il n'y a pas de mouches et que ça mord.
Ça joue du coude à l'Ile-aux-Coudres…
 
Gaston Duperré aime se frotter aux réalités qui ont un coefficient de difficulté élevé. C'est comme une seconde nature chez lui. On comprend mieux alors qu'il ait été à de multiples reprises champion dans plusieurs compétitions du Festival forestier. Il y a quelques temps, cet hiver, question de se dégourdir un peu les jambes et surtout la motoneige, Gaston propose à France Gagné, sa conjointe, une belle excursion en motoneige à l'Ile-aux-Coudres. Un aller et retour de près de 500km. Adjugé. On réserve l'auberge Florence à l'Ile. Le départ se fait de Laterrière. Gaston et France ont chacun leur motoneige : lui une grosse « Artic Cat Bear », elle, une petite « Touring ». Plein gaz! Tout se déroule comme un charme jusqu'à St-Joseph de la Rive où ils prennent le traversier. Ils y apprennent que l'auberge qu'ils ont réservée se situe à l'autre bout de l'Ile. Une fois sur l'Ile, le seul sentier important passe au milieu de celle-ci. Nos deux touristes l'empruntent donc et foncent vers l'objectif, mais voilà que les motoneiges sont au bord de la panne d'essence. Ils décident donc d'abandonner le sentier pour suivre la route asphaltée dans l'espoir de trouver un poste d'essence. Mettons que ça fait de flammèches et que c'est dur pour les dents sensibles. Une fois ravitaillés, ils apprennent que l'auberge Florence, par une sorte d'opération transgenre dont les insulaires ont le secret, est devenue l'auberge chez Paul. Finalement la journée se termine sans autre anicroche par un repas et un repos bien mérités.
 
Le lendemain matin, dimanche, départ à 6h30. Il fait encore noir. Traversier à 7h00. On arrête déjeuner près de Clermont. C'est le bonheur total. Suivront 30 km de route au bout desquels le moteur de la motoneige de Gaston rend l'âme. Que du bois et des montagnes comme environnement et un motoneigiste qui arrive à leur hauteur. Il indique à Gaston qu'il y a un petit hameau un peu plus loin. Gaston décide alors de remorquer son gros Artic Cat avec la petite motoneige de France. Cette dernière devra toutefois conduire l'engin brisé mais sans possibilité de freinage et encore moins de mitaines et casque chauffants. Bientôt gelée comme un « pupsicle », obligée de descendre des montagnes sans freins, sur un sentier souvent en planche à laver, ne pouvant communiquer avec Gaston, notre petite France n'en mène pas large comme on dit. À un moment Gaston arrête le convoi, non pas par courtoisie pour sa compagne, mais parce que sa motoneige chauffait. Après un arrêt d'une quinzaine de minutes à capot ouvert, le train se remet en marche, traverse un petit pont et fonce dans la montagne abrupte. Pour Gaston tout va bien surtout depuis que le capot (cab) et le pare-choc de l'Artic Cat se sont arrachés, abandonnant France et sa monture à leur triste sort. France, immobile au milieu de nulle part, « capotait » en voyant Gaston filer dans la montagne avec à la traîne, courant de gauche à droite, les morceaux arrachés de son engin.
 
Toujours inconscient de ce qui venait de se produire, Gaston disparaît en haut de la montagne en direction de Ferland-Boileau.
 
Quinze jours plus tard…Excusez, 15 minutes plus tard, 5 motoneiges s'arrêtent près de France au bord de la crise de larmes. À peine a-t-elle commencé à leur relater sa mésaventure, voilà que Gaston rapplique à tombeau ouvert comme on dit. Rassuré de voir que France n'est pas blessée et qu'elle n'est pas seule, il raconte alors son incrédulité totale quand, rendu en haut de la montagne, il s'est aperçu que France et la motoneige remorquée ne suivaient plus. Au bord de la panique, il décide de rebrousser chemin, mais il a eu un mal de chien à décrocher les morceaux qui avaient suivi. Les quelques motoneigistes qui connaissaient Gaston dans le groupe n'ont pas manqué d'agacer notre champion. Quand à France, se sentant comme la portion congrue de l'histoire, elle dut consentir à se faire remorquer par son époux, un peu plus vigilant cette fois, jusqu'à Ferland où ils parvinrent enfin, le réservoir et l'esprit presque vides.
 
Morale de cette histoire : pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué.
Score final : motoneige 2, Gaston: 0.