Saviez-vous que... Spécial 30 ans (1982 - 2012) D'hier
Avril 96 ~ PERDU LE NORD...
Pour un gars qui a travaillé à la Baie James, perdre le nord en plein hiver c'est assez inhabituel. II faut vraiment se tromper d'erreur. L'évènement dont il est question s'est produit dans la fameuse période de la semaine de relâche où les tournois de hockey abondent à tous les échelons d'âges. Comme René Tremblay (encore lui!) adore le hockey et que son fils a lui aussi la piqûre depuis longtemps malgré son jeune âge, la petite famille s'était donc déplacée ce soir-là pour un match de finale à Delisle au Lac-Saint-Jean. Après une partie riche en rebondissements, René, sa femme Suzanne et son fils Maxime regagnent la voiture. René démarre et l'esprit encore embué par toutes les émotions de parents très impliqués, il prend la route pour regagner Shipshaw. Les minutes et les kilomètres s'ajoutent aux différents points de vue sur la fameuse partie. A un moment donné, Suzanne dit à René qu'elle ne reconnait pas le chemin. René, sûr de lui, lui répondit que la nuit tous les chats sont gris. Pourtant, rendu à la Pipe (Saint-Henri-de-Taillon) il commence à «allumer »mais poursuit quand même la route. « Ça se peut pas, t'sais ». Finalement rendu à l'entrée du village de Ste-Monique, là le dernier doute venait de disparaitre. René s'était trompé de bout de patinoire et venait de compter dans son propre but. Faut le faire! Si René a de la difficulté avec l'aiguille de sa boussole, il faut toutefois avouer qu'il a le compas dans l'œil au hockey puisqu'il a compté dernièrement son 500e but malgré une carrière encore jeune. Bravo!
Juin 96 ~ 2ème essaim, 10 verges à parcourir...
Tous se souviendront de la fameuse affaire Jacques Gravel qui avait opposé ce dernier à un essaim d'abeilles ayant élu domicile dans sa cheminée. Nous pensions lors de la parution de notre article en novembre dernier que l'incident était clos. Mais mal nous en prit. En effet devant le succès instantané provoqué par ce récit pour le moins piquant, Jacques a décidé de récidiver et de nous présenter la suite de cette saga.
Si on se souvient bien, l'automne dernier Jacques avait tenté d'allumer son foyer mais n'avait eu que de la fumée comme résultat puisque des abeilles s'étaient installées dans la tête de la cheminée. En fait, à l'époque, Jacques avait remis à plus tard l'idée de déloger les abeilles prétendant qu'il était préférable d'y aller en hiver au moment où elles seraient gelées, donc inoffensives. Mais l'hiver il fait froid pour grimper dans une échelle et comme les petites bêtes sont très tranquilles pourquoi ne pas les laisser roupiller. Mais voilà que, le printemps et la fonte aidant, les scrupules de notre apiculteur amateur s'estompèrent et firent place à la détermination. Ne lésinant pas sur les moyens, il se hissa en haut de la cheminée et arrosa copieusement l'essaim d'essence (ça se dit mal) et y mit le feu (ça fait mal). Ensuite il regagna son salon où se trouve l'âtre du foyer et, la conscience tranquille, se félicitait de son approche ferme avec la gent ailée.
Après quelques minutes d'observation, Jacques décela une coulée de créosote dans son foyer. II était alors midi. Bientôt au liquide doré s'ajouta une substance blanchâtre abondante, qui envahissait les pierres en avant du foyer, remplissant même les fentes et les interstices. Comme Jacques en perdait son latin et que son estomac avait un petit creux, il goutta à ce liquide doré qui s'avéra être du pur miel shipshois. Quand à la substance blanche elle s'était figée et ne laissait plus de doute sur sa nature: c'était de la cire d'abeilles. Devant cette petite mine d'or, Jacques essaya d'ouvrir sa trappe de foyer mais n'y parvint pas car elle était littéralement engluée dans la cire et le miel. Comme les érables au printemps sa cheminée donna du miel de midi jusqu'à 8:00 du soir. Quand il parvint à ouvrir la fameuse trappe du foyer, il tomba des abeilles pour former une couche d'un pouce d'épaisseur.
Devant d'aussi étranges événements, le cerveau humain ne peut que disjoncter pour éviter le délire. Quant à notre ami Jacques, il pense sérieusement s'inscrire dans une ligue de dards l'année prochaine pour se défouler un peu.
sept 96 ~ GÉNIES EN HERBE
Pour Michel Gagnon, la tonte des gazons municipaux n'aura plus de secrets puisqu'il travaille avec un acolyte, Éric Gravel, sur ce projet estival. II voulait que la tonte se poursuive durant l'hiver mais le projet a été coupé ras. Toujours est-il que pour faire ce bouleau à but non lucratif, il faut faire le plein d'essence à intervalles réguliers. Ils se rendirent donc faire le plein d'un contenant d'essence mixée, au dépanneur Shipshaw et après les signatures de facture nos 2 compères s'en allèrent en laissant le contenant d'essence sur l'îlot des pompes. En après-midi, Michel n'osant se présenter pour récupérer son carburant envoya donc Éric qui installa discrètement le bidon sur le siège arrière de sa voiture. Arrivé à la municipalité, ils retrouvèrent le bidon sur le côté, vidé en partie de son contenu. Apparemment c'était de l'essence inodore; l'indice d'octane est le même mais ça travaille dans la discrétion. On peut toujours se consoler en pensant que l'environnement n'a pas été atteint et que Éric soit non-fumeur.
Novembre 96 ~ SOMMAMBULE? PEUT-ÊTRE.
Dany Ouellet, camionneur de son métier, doit se lever tôt (vers 5 h 30) et les journées sont longues. Le travail ne manque surtout pas dans cette période intense de reconstruction régionale, suite au déluge de juillet. D'autant plus que l'hiver s'en vient et que la noirceur gagne du terrain aux 2 bouts de la journée. Donc, en ce matin de la mi-octobre, Dany se lève, s'habille et sort dehors. II fait sombre ce matin-là. Dany attend son «boss» qui doit le prendre chez Iui. Ils doivent tous deux aller prendre un bon déjeuner. Dany a un petit creux. Les minutes sont longues et l'air est vraiment frisquet. Tout à coup, Dany entend une voix derrière lui, c'est sa mère Louisette: «Dany, qu'est-ce que tu fais? II est 2 h du matin. » D'un coup, la température corporelle de notre ami a monté de 5 degrés Celsius. Comme personne ne l'avait vu, c'était moins pire. II se coucha donc avec son petit creux et attendit le marchand de sable. Depuis le changement d'heure, Dany se lève toujours à l'heure normale.