Prix Azilda Marchand
Au mois de mai 2012, comme présidente, il m'était impératif d'inscrire l'Afeas de St-Jean-Vianney au prix provincial d'Azilda Marchand. Notre projet s'intitulait: «St-Jean-Vianney 1971, faire œuvre de mémoire». Nous avions commencé à relever ce défi en 2010 et nous avons enfin été reconnues au niveau provincial lors du 46ième Congrès de l'Afeas à Sherbrooke, le 17 août dernier.
Voici une explication pour vous montrer l'importance d'un tel prix pour une petite association locale.
Azilda Marchand: une Québécoise qui fut de tous les combats pour les femmes!
Pour souligner ses nombreuses contributions à l'action sociale, l'Afeas crée en son honneur le Prix Azilda-Marchand, décerné annuellement depuis 1984, afin de souligner les actions des Afeas locales dans leur milieu pour faire avancer la condition féminine.
Cette grande Dame a joué un rôle indéniable dans la participation des femmes à la vie politique et aux instances de pouvoir. D'ailleurs, dans les années 70, elle-même siégeait au Conseil du statut de la femme, au Conseil supérieur de l'éducation et à ses Commissions de l'enseignement collégial et de l'enseignement universitaire, ainsi qu'à la Commission canadienne de l'UNESCO pour l'Année internationale des femmes.
En reconnaissance de son travail de pionnière
En 1984, Madame Azilda Marchand reçoit le Prix du Gouverneur général en commémoration de l'affaire "personne" pour ses efforts en vue d'améliorer le statut de la femme. En 1985, elle reçoit aussi les titres de Chevalière de l'Ordre national du Québec et de Membre de l'Ordre du Canada.
En 1987, le doyen de la Faculté des lettres et sciences humaines de l'Université de Sherbrooke, Pierre Martel affirmait, en lui décernant le titre de docteure en service social honoris causa: "Madame Marchand, vous avez été une des personnes qui ont travaillé le plus à changer le comportement des femmes (et peut-être celui des hommes) et à créer une nouvelle conscience collective féminine au Québec. Vous avez dénoncé avec courage les injustices dont elles souffraient. Vous avez été une animatrice sociale remarquable et c'est avec raison que nous reconnaissons en vous aujourd'hui une pionnière de la promotion féminine au Québec."
C'est avec une grande fierté que j'ai reçu le Prix Azilda Marchand, au nom de tous les membres de l'Afeas St-Jean-Vianney, pour tous nos efforts afin de faire œuvre de mémoire auprès des jeunes. Je ne voudrais pas oublier de remercier Marlène Tremblay, membre de l'afeas, qui m'a appuyée et secondée tout au long du projet dont vous avez pu suivre une partie du déroulement dans le journal La Vie d'Ici et différents médias régionaux et nationaux.
Aujourd'hui je souhaiterais qu'elle vous parle de son expérience vécue durant cette aventure.
À Sherbrooke, devant plus de 400 congressistes de toutes les régions du Québec et en la présence de Madame Christine St-Pierre ministre de la culture, des communications et de la condition féminine, j'ai eu droit à une ovation debout pour le travail accompli par l'Afeas St-Jean-Vianney dans le projet “faire oeuvre de mémoire auprès de la nouvelle génération” sur la tragédie de St-Jean-Vianney. Était aussi présente à la remise du prestigieux prix “Azilda Marchand”, Madame Julie Miville Deschenes, présidente du conseil du statut de la femme.
Voici le texte que
présenté au Congrès après avoir reçu le prix Azilda Marchand
N'ayant guère l'habitude de me retrouver devant une si vaste et belle assemblée, tout mon corps et mon esprit sont sous le coup d'une très forte émotion. Mais je vous avouerai candidement qu'elle n'a rien à voir avec celle que j'ai ressentie au moment où j'ai appris que nous gagnions l'inaccessible prix Azilda Marchand. C'était davantage de la nature du séisme, puis de l'incrédulité et enfin de l'exaltation. Quelle extraordinaire reconnaissance pour cette jeune fille de St-Jean-Vianney qui en 1971 voyait son monde s'écrouler!
Je suis ici pour vous dire merci, un immense et profond merci. L'honneur que vous nous faites rejaillit sur nous et sur toutes les femmes qui vont au bout de leurs convictions. Je veux remercier le jury qui a été sensible à notre projet et qui l'a examiné sous tous ses aspects, dans les moindres recoins.
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Le projet : « faire œuvre de mémoire auprès de la nouvelle génération » a été présenté à toutes les femmes de l'Afeas St-Jean-Vianney et je les remercie pour leur appui. Un merci spécial à Marlène Tremblay et mon conjoint qui m'ont soutenue durant tout le projet. Je remercie toutes les personnes qui ont accepté de partager leur expérience avec les jeunes de l'école Bois-Joli et Notre-Dame du Sourire. Merci aux responsables du Musée de la mémoire vivante de St-Jean-Port-Joli qui ont eu une très grande ouverture ainsi que les 14 personnes qui ont accepté de participer aux entrevues. Ce prix est important non seulement pour les membres de l'Aféas mais pour toute une population qui souhaiterait que l'on se souvienne de toutes ses souffrances et de ne jamais oublier que c'est une des pires tragédies survenues au Québec.
Je remercie également ma présidente régionale qui m'a ouvert les yeux à notre éligibilité au prix Azilda Marchand ce qui m'a donné des ailes pour continuer le projet. Ce projet a été fait pour rendre hommage à toutes les personnes qui ont vécu le sinistre de St-Jean-Vianney, toutes celles qui sont disparues dont plusieurs n'ont jamais été retrouvées et j'ose vous dire que je l'ai fait pour la mémoire de mon père qui était maire à ce moment-là et qui l'a vécu de façon déchirante et singulière.
Comme le dit si bien la chanson de Diane Dufresne: «L'oubli est un affreux voleur». Les jeunes que nous avons rencontrés ont été si vivement intéressés par notre présentation et les activités réalisées qu'ils ne risquent plus de se faire «voler» une partie de notre histoire qui est aussi la leur.
De gauche à droite: Gaétane Gagnon, membre de l'exécutif provincial, Rolande Lavoie, présidente Afeas St-Jean-Vianney, Céline Duval, présidente de l'Afeas Provincial et la sous-ministre à la Culture et Condition féminine, Thérèse Mailloux.
Merci à vous toutes enfin pour la passion et la générosité que vous mettez à rendre ce monde meilleur.
Rolande Lavoie, présidente