Le 1 September 2024
Volume 42, Numéro 6
Saviez-vous Que...

À aujourd'hui

Beaucoup de choses ont changé dans le merveilleux monde de l'automobile, mais une chose demeure : il leur faut de l'énergie pour se déplacer; le plus souvent de l'essence fait l'affaire. Sinon…Je me souviens de ma dernière panne d'essence, au début des années 80, en plein hiver vers les 20 heures, sur la rue Deschesnes à Arvida. Je revenais de l'Atelier de musique avec mes 2 filles. Il faisait un froid sibérien (un fret noère). Ma Volvo 1975 me fait le coup. J'ai d'abord cru à un gel de canalisation, mais c'était vraiment la panne sèche. Heureusement un bon samaritain a vite fait de mettre fin à ma panique en me conduisant avec les enfants au poste d'essence le plus près pour y remplir un contenant. Je n'oublierai jamais le geste humanitaire de ce parfait inconnu.

Dernièrement c'était le tour de Nadine Boily de «flirter» avec des fonds de réservoir. Nadine habite dans le fin fond de la route Desmeules entre la rivière Shipshaw et les champs de culture. Il faut presque une «tankée» pour s'y rendre surtout avec son vieux pidk-up. Vieux est un euphémisme, car il semble qu'Henry Ford lui-même aurait participé à la construction. En fait le camion a perdu le tiers de sa masse par la rouille. On a accès au moteur sans ouvrir le capot. Comme ces modèles étaient équipés d'un siège et d'un volant, Nadine se risque encore à le conduire à l'occasion quand Martin St-Hilaire, son conjoint, prend l'auto pour son travail. Ce matin-là, l'itinéraire est déjà établi : direction St-Honoré. D'instinct elle vérifie le niveau d'essence, mais elle se rappelle aussitôt que l'indicateur de niveau («gage») fonctionne mal. C'est du genre «marche/marche pas» avec un degré de précision de 50%. Un peu déroutée par la valse hésitation de la petite aiguille, elle fera donc le plein au dépanneur. Malheureusement le matin c'est toujours bondé de véhicules aux tanks. «Ouaf» Je m'en mettrai à Chicoutimi Nord».

Elle mit donc plein gaz vers l'Est. Elle fit un bon 800 mètres sur sa lancée avant la dernière goutte. Le hasard fit que son tacot s'immobilisa en face de la maison de sa coéquipière de la Vie d'Ici Marlène Tremblay. Notre amie, la mine basse, abandonne sa guimbarde en bordure du chemin et va «toc toquer» à la porte de Marlène. Aussitôt saisie du problème, elle invite son conjoint Athanas à passer en mode solution. Ce dernier, jamais à cours d'idée ou de ressource s'empare d'un contenant de 20 litres plein au bouchon et se rend près de l'épave échouée devant la maison. Il faut dire qu'il est habitué aux substances volatiles : ex. son petit chien Snoopy qui se prend pour un labrador. Il sort donc le bec verseur et transvide l'essence dans le gouffre du pick-up qui, comme par miracle reprend soudain vie à la grande joie de notre naufragée qui reprend sa route. Malheureusement en versant l'essence, Athanas s'en est lui-même imbibé car, dans son empressement, il avait mal vissé le bec verseur. Il dut  donc se résoudre à entrer dans la maison en bobettes, son linge étant devenu trop réactif. Comme quoi même la vie d'un bon samaritain a ses hauts et ses bas.