Quand le ciel nous tombe sur la tête...
Exceptionnellement je n'ai rien écrit pour cette chronique. Je n'avais vraiment pas le cœur à rire. Ceux qui liront mon commentaire ci-dessous comprendront.
« T'es rien qu'une « Ostie » de truie, Rolande! « Ostie » de salope! Les 4X4 sont là pour rester à St-Jean Vianney. » « On a ton numéro de téléphone, pis ton adresse. On sait où tu restes. » Voilà 2 des 34 messages enregistrés sur notre répondeur téléphonique entre 14 h et 18 h le 16 juin dernier.
Rolande et moi arrivions heureux d'un bon souper avec nos filles et nos petits-enfants. Comme c'est son habitude en entrant, Rolande prend connaissance des appels reçus via le répondeur. Elle reste sans voix après en avoir écouté quelques-uns. «Qu'est-ce que c'est que ça?» Le téléphone sonne sans arrêt et les messages haineux continuent. «Tu veux faire fermer St-Jean Vianney, (ostie de…) ta photo circule dans le trou de bouette». Rolande a beau tenter de rectifier les faits, c'est peine perdue. Elle tremble d'émotion devant ce qui semble un lynchage en règle. Je prends le relais pour le prochain appel. Le gars à l'autre bout du fil est déchaîné et débite des insanités dans un langage grossier voire ordurier, sans écouter ce que je tente de lui dire. Les téléphones ont cessé quand Rolande a dit à cet individu qu'elle avait appelé la police et qu'il aurait des comptes à rendre. 18 des 34 téléphones reçus provenaient du même individu qui a été rencontré par les policiers le soir même avec promesse de comparaître et un certain nombre d'interdictions d'ici là. D'autres appels, plus modérés ceux-là, demandaient à Rolande pourquoi elle voulait faire fermer St-Jean-Vianney pour en faire un site patrimonial. Quelqu'un qui fait parti du club et qui vient s'amuser dans le trou de bouette avec son 4X4 a même appelé le lendemain pour se dissocier complètement de cette dérive injustifiée, cruelle, et démesurée. Il s'est même engueulé avec les responsables du club. Les mêmes propos démentiels ont été tenus également sur Facebook. Ils ont rapidement disparus après qu'on eut appelé la police. Un de nos neveux les avait heureusement photocopiés comme preuve.
Rectifions les faits…
D'abord il n'a jamais été question de faire fermer le site de St-Jean Vianney comme en fait foi une lettre rédigée après une rencontre au bureau du député Jean-Marie Claveau, le 20 mai 2013, et cosignée par Rolande Lavoie, Alain Blackburn, Marlène Tremblay et Benoit Girard.
Voici un extrait de cette lettre :
«Faisant suite à notre rencontre de janvier dernier avec M. Fabien Hovinton, au cours de laquelle il nous avait manifesté une très grande ouverture, la présente est une demande afin que le site de notre petit village de St-Jean St-Jean-Vianney puisse être classé comme site patrimonial (site historique) et qu'ainsi il soit le prélude à une valorisation importante propice aux souvenirs, au recueillement, dans le respect des corps qui n'ont jamais été retrouvés.
Nous croyons qu'il est possible de respecter les usagers qui ont pris possession du territoire tout en déterminant certains endroits qui pourraient appartenir à notre histoire et faire l'objet d'une attention particulière. »
Une copie de cette lettre a été envoyée également à M. Jean Tremblay, maire de Saguenay et M. Fabien Hovington. Le député de Dubuc avait alors mentionné qu'il appuyait la demande mais que c'est la ville de Saguenay qui avait seule le pouvoir d'y donner suite puisque le territoire de St-Jean Vianney lui appartient. Rolande se disait encouragée suite à cette rencontre. En effet le député s'engageait à faire des représentations auprès de la ville. Puis silence jusqu'à ce 16 juin marqué d'une croix noire sur notre calendrier.
Rolande ne méritait pas ça.
Je suis encore indigné, enragé même, qu'une telle attaque puisse se faire de nos jours. C'est presque digne du tristement célèbre Ku-Klux-Klan américain qui sévissait aux États-Unis dans les années 60.
Il me semble que rendus à nos âges, 65 ans bien sonnés, on pourrait largement se passer de ces déferlements d'obscurantisme. Il me semblait jusqu'à ce jour que notre engagement comme bénévoles et citoyens responsables, Rolande et moi, depuis des décennies, devait imposer le respect. S'attaquer à mon épouse de façon aussi vicieuse et insensée m'indigne autant que si on s'était attaqué à Mme Charlotte Bouchard ou à Mme Monique Jomphe. Quand on sait que Rolande se dévoue corps et âme encore aujourd'hui pour les gens de Shipshaw. Dans les années 70, elle a fait partie de la jeune chambre de St-Jean Vianney Shipshaw et de la commission des loisirs. Dans les années 80 elle fut la première présidente du comité de parents de l'école Bois-Joli. Elle a fondé avec moi le journal « La Vie d'Ici » et si elle ne m'avait pas appuyé de tout cœur, jamais je n'aurais eu l'audace de me lancer dans cette aventure qui dure depuis 31 ans et dont Rolande fait toujours partie comme exceptionnelle secrétaire et administratrice. Après avoir été présidente pendant cinq ans des employés de soutien de la commission scolaire de la Jonquière, elle a servi la communauté shipshoise pendant trois mandats comme conseillère municipale jusqu'à la fusion.
Ces dernières années, elle a travaillé sur le conseil d'administration de la résidence des aînés et elle est présidente de l'Afeas et membre du comité de St-Jean-Vianney: à sa première année comme présidente, elle a gagné le prestigieux prix provincial « Azilda Marchand » pour son travail: «Faire œuvre de mémoire à St-Jean Vianney.» Rolande est la générosité même envers sa famille, ses amis, sa communauté.
Je n'accepte donc vraiment pas ce qui s'est passé.
Les questions qui tuent…
Comment se fait-il que les responsables du club du «trou de bouette» de St-Jean-Vianney n'ont jamais appelé Rolande pour vérifier les faits ou pour se dissocier des énormités de certains de leurs membres? Comment se fait-il qu'ils n'aient jamais tenté de parler de leurs inquiétudes avec notre conseiller Fabien Hovington qui avait en main toute l'information? Qui a orchestré la distribution de tracts avec photo de Rolande appelant à la «vendetta» téléphonique et sur facebook? D'où provenait leur information partielle et biaisée? Et comme on dit dans les films policiers : à qui devait profiter le « crime »?