De filles en aiguille

Par Denys Claveau

Le Monday, 10 February 2014

Comme c'est le « silence radio » ici à Shipshaw côté anecdotes, m'est arrivé, presque in extremis, un coup de téléphone du Cap-St-Ignace près de Montmagny. Coup de chance aussi puisqu'il s'agissait d'un illustre représentant de la diaspora Shipshoise, Jean-Claude Lavoie, qui avait une histoire abracadabrante à me raconter au sujet de son épouse Pierrette Bouchard que plusieurs d'entre vous ont également connue. Pierrette a enseigné à l'école Bois Joli et Jean-Claude a été maire de Shipshaw dans les années 1980… Il a été aussi un des instigateurs de la fondation du journal «La Vie d'Ici »en 1982.

Dernièrement donc, Pierrette, qui n'est qu'une adepte récente des nouvelles technologies, reçoit sur son cellulaire un texto qui dit simplement :

- «Grand-maman, je m'ennuie de toi. J'ai hâte de te voir. Ah oui! En passant ma jupe d'étudiante (costume) aurait besoin d'une petite réparation. Pourrais-tu…? »

- P- Où est-elle ta jupe?

- Dans ma chambre, tiroir de commode en

haut.

- P- Ok je t'aime. Bye! Je m'en occupe.

Pierrette qui demeure à seulement quelques kilomètres de Virginie, au Cap-St-Ignace, se rend donc chez elle pendant les heures de classe. Comme il n'y a personne à la maison, notre amie qui a les clés, entre, branche le fer à repasser qui sera sûrement utile après la réparation, et monte à la chambre de Virginie. Elle ouvre le tiroir désigné, mais il n'y a pas de jupe et il n'y en a pas non plus ailleurs. Très intriguée, elle débranche le fer et repart chez-elle. À la maison, elle envoie un texto à sa petite fille : « Viens souper ce soir et apporte ta jupe pour la réparation. À plus tard. » Comme Virginie est à l'école, elle n'a pas de réponse tout de suite.

Plus tard, autour de 17 h un bon souper avec entrée signale sa présence avec insistance. Comme Virginie ne se pointe pas, Pierrette fait un appel téléphonique. Virginie lui répond qu'elle n'a jamais envoyé de texto, qu'elle ne porte pas de jupe et qu'elle n'a jamais eu d'invitation pour aller souper. Pierrette tombe des nues. Jean-Claude lui-même très «hi-tech», reste également sans réponse pendant un moment. Puis après vérification du numéro de téléphone du premier texto reçu, il découvre que l'appel venait d'Émilie, une autre de ses petites-filles, qui demeure à Québec. Après avoir contacté Émilie, celle-ci n'avait pas répondu tout de suite à l'invitation pour le souper parce qu'elle avait une pratique de basket. Mais elle s'apprêtait à aller souper à Québec chez Miville, un ami de Pierrette et Jean-Claude qui passe l'hiver en Floride et qui laisse sa maison à nos amis quand ils sont à Québec. Émilie croyait sa grand-mère à Québec.