Sortir du placard…
Mise en bouche
Récemment j'entre dans une pharmacie, fais semblant de chercher un moment, puis demande à la préposée : «Pardon mademoiselle, vous n'auriez pas de la pâte dentifrice ADAM, pour homme?» Heureusement pour moi elle avait le sens de l'humour.
Sortir du placard…
Marie Villeneuve est une artiste-peintre accomplie, une décoratrice de talent et une grande voyageuse devant l'Éternel. Elle adore les climats chauds et plus particulièrement celui de la Grèce qui est presque devenu son pays d'adoption. Elle y a d'ailleurs fait plusieurs séjours prolongés. La maison de Marie se situe au bout de la route Desmeules, en plein milieu de la rivière Shipshaw, sur une presqu'île. La vue y est magnifique et le paysage à couper le souffle. De l'intérieur, on se croirait sur un bateau. La rivière emplit toutes les fenêtres de sa majestueuse vivacité. Par contre cette proximité a ses exigences : elle n'a pas de sous-sol, sa résidence étant construite sur pilotis à cause des risques d'inondation. Ce qui fait qu'elle doit compter sur sa sœur Suzette pour remiser certaines choses comme des vêtements hors-saison. Suzette a une grande maison et un grand cœur et elle n'est pas assujettie aux humeurs de la Shipshaw.
Il y a de cela un an environ, Marie apporte donc chez sa sœur un manteau d'hiver flambant neuf qu'elle a soigneusement plié et placé dans un sac vert. Suzette le dépose alors dans une garde-robe pour fin de remisage estival. Quelques mois plus tard, Suzette décide de refaire le recouvrement de plancher du salon et de la salle à dîner. Elle profiterait en cela du fait que son petit-fils Zacharie habite chez elle depuis quelques temps. Il travaille au Saguenay depuis quelques mois. C'est ainsi qu'un beau samedi, Zacharie lance les travaux. D'abord arracher le tapis après avoir déplacé les meubles et vider les garde-robes. Évidemment un tel chambardement amène un certain nombre de décisions. Par exemple tout le linge qui dort depuis trop longtemps sur des supports ou sur les tablettes et « qui a, des ans, subi l'inévitable outrage », sera envoyé au comptoir vestimentaire de la St-Vincent de Paul au centre communautaire, pour peu qu'il ait encore quelque valeur.
Avec un empressement de bon aloi, le plus difficile restant à venir, Zacharie remplit donc plusieurs sacs verts de vêtements. Quand vint le temps d'en disposer, il inclut par mégarde dans le lot le fameux sac du manteau neuf de Marie dont il n'avait jamais entendu parler et amena le tout au comptoir sur la rue de la Montagne.
Ce n'est que le lendemain que Suzette découvrit la méprise. Elle se précipita donc un peu pas mal angoissée au comptoir St-Vincent pour récupérer le précieux manteau.
Malheureusement, il avait déjà été vendu, parce que particulièrement bien conservé et très tendance. La mort dans l'âme, Suzette décida d'attendre avant d'en parler à sa sœur. Elle avait encore quelques mois devant elle après tout. L'hiver ce n'était pas pour demain. «Quand la bise fut venue», contre toute attente, Marie ne vint pas réclamer son manteau. Suzette resta donc discrète sur le sujet et se mit en mode «en attendant, attendons». Puis l'hiver enterra l'histoire sous des tonnes de neige.
Enfin ce printemps, l'histoire devait ressortir du sac, dans une forme un peu inhabituelle. Suzette redoutant toujours la réaction de sa sœur et sans doute un tantinet motivée par les remords, décide donc de me raconter l'histoire. Ainsi il est fort probable que Marie apprenne les faits en même temps que vous chers lecteurs.
Comme le dit si bien ce proverbe Algérien : «Le temps est une lime qui travaille sans bruit ».
Digestif
Des frères et sœurs se disputent.
- Quel âne!
- Tête de cochon!
- Espèce de dinde!
Leur mère arrive et crie :
- Oh! La ferme!
Bonnes vacances