Le 29 March 2024
Volume 42, Numéro 3
La passion de la terre et de la liberté
Reportage

La passion de la terre et de la liberté

Jeune femme de 42 ans, mère de 5 enfants, Caroline Tremblay a accepté de me rencontrer pour me livrer son cheminement qui l'a amené à changer son mode de vie et à se lancer en affaire.

 

Son parcours

Après avoir vécu à Montréal et travaillé en coiffure pendant plusieurs années, Caroline fait un retour en région ce qui l'a retrempée dans l'environnement de son enfance, la nature et la bleuetière de son père. Elle y remet les pieds pour ne plus en sortir car, il y a quatre ans, elle prenait la relève de l'entreprise familiale en l'achetant et se lançait dans l'entrepreneurship.

 

À partir de ce moment, le projet d'un kiosque de légumes à la ferme s'est mis à germer dans sa tête. Pour commencer, elle cultive des légumes à proximité de la bleuetière et vend ses récoltes sur place. Elle rêve d'un kiosque avec une belle affluence mais, à travers les enfants, la bleuetière et le travail, le projet doit attendre.

 

Persister malgré les imprévus

Il y a deux ans, elle et son conjoint Marco Fillion, achète une propriété avec une ferme et des animaux sur la route des Bouleaux.

 

 

Le projet prenait vie graduellement, mais les embûches sont au rendez-vous. Pendant la rénovation de la grange, celle-ci passe au feu et est une perte totale. Heureusement, les vieilles planches de bois récupérées durant la rénovation ont été épargnées par le feu. Ces dernières étaient destinées à la construction du kiosque de légumes.

 

À l'été 2013, Marco érige le kiosque dans le but de l'ouvrir, mais la faible récolte des bleuets met un frein au lancement du projet. Au printemps 2014, Caroline s'attaque à la finition du kiosque, commence à cultiver les terres et emménage dans la maison connexe. C'est ainsi qu'au début juillet elle fait le grand saut et ouvre les portes de son kiosque de fruits et légumes locaux.

 

Conciliation travail-famille

Mère de 5 enfants (2, 4, 6, 8 et 18 ans), Caroline concilie très bien le travail et la famille. Pour elle, la présence de ses enfants est tout ce qu'il y a de plus naturel. Courir dans les champs, faire les semences, manger les produits de la terre et veiller l'un sur l'autre font partie du quotidien de sa progéniture. Comme me le précise Caroline: «elle n'a pas besoin de penser à cela, ces enfants sont comme une extension d'elle-même et ils gravitent toujours autour d'elle. Ils ont été élevés ainsi, alors pour eux c'est tout à fait normal. »

 

Si vous faites un arrêt au kiosque, vous aurez sûrement l'occasion d'en rencontrer un ou plusieurs derrière la caisse ou en train de grignoter des légumes sur place. Il est même possible qu'ils vous répondent au téléphone. Leur présence ajoute d'ailleurs un charme inévitable de l'endroit. Si vous ne les voyez pas, ne pensez pas qu'ils sont à la garderie. S'ils ne sont pas là, c'est qu'ils sont à la bleuetière avec leurs grands-parents. Ces derniers donnent un bon coup de pouce en s'occupant de la gestion quotidienne de la bleuetière pour la saison. Caroline se trouve choyée de pouvoir compter sur leur soutien.

Ce qu'elle aime par-dessus tout c'est la liberté que lui offre ce projet et qui convient parfaitement à son mode de vie plus traditionnel et à une famille nombreuse. Cultiver aux abords de la rivière Shipshaw en compagnie d'outardes, de canards et de ses enfants à proximité, la charme au plus haut point. Sans compter que la terre s'avère, à sa grande surprise, parfaite pour la culture de légumes.Les grands espaces et la proximité de sa famille et de son lieu de travail lui donnent toute liberté et semblent rejoindre ses rêves les plus chers.

 

Depuis l'ouverture

Caroline et son conjoint Marco sont plus que satisfaits de la réponse de la population depuis l'ouverture du kiosque . Tous leurs efforts et les nombreuses heures de travail sont aujourd'hui récompensés par le bon achalandage. Elle me confie que cela va au-delà de leurs espérances et que la clientèle est agréable, sympathique et souriante. Les gens adorent le cachet de l'endroit et aime voir la présence des enfants dans les alentours. Plusieurs attendaient de voir avec impatience ce qu'il y aurait à cet endroit.

 

Le plus grand défi qu'elle a rencontré depuis le début est de voir à l'approvisionnement tout en minimisant les pertes. Estimer les quantités au début était plus difficile car elle ne connaissait pas l'achalandage. La mise en valeur des produits dans le kiosque est une des tâches qui demande beaucoup de temps. Caroline débute sa journée vers 6 h avec la préparation et la mise en place des produits pour ouvrir vers 9 h. La journée se termine vers 18 h au kiosque, mais se poursuit avec le remisage des produits non-vendus et la préparation de l'inventaire pour le lendemain.

 

Du frais et du local

Principalement, Caroline se spécialise dans la culture des carottes, tomates, concombres, fèves et tournesol. Afin d'offrir une variété complète de légumes et en quantité suffisante, elle se procure des produits chez d'autres producteurs régionaux. Son principe est d'offrir toujours des légumes frais à tous les jours, de belle qualité et de provenance locale ou régionale. Elle a choisi ses fournisseurs avec soin et selon leur mode de production qui rejoint sa philosophie.

 

Et pour l'avenir…

Madame Tremblay me mentionne qu'il y a aura des projets qui s'ajouteront au kiosque. D'après ce que j'ai pu comprendre, des serres devraient venir s'ajouter dans un avenir rapproché et elle semble vouloir à nouveau des animaux et une ferme. Bref, à l'heure de l'achat local et de la recherche de produits biologiques et moins transformés pour les consommateurs, il me semble que l'avenir de cette entreprise est prometteur et devrait s'inscrire dans les habitudes des gens d'ici. Je vous invite à aller faire votre tour à la Ferme Tournesol, kiosque de fruits et légumes frais et de culture locale, vous trouverez de quoi vous ouvrir l'appétit.