Brûlé vif
Comme je suis un auditeur assidu de l'émission scientifique « Les Années-lumière » à la radio de Radio-Canada, permettez que je vous rapporte une réflexion particulièrement savoureuse de ce dimanche 29 juin dernier. Une des chroniques de l'émission s'appelle « les carnets insolites du prof. Durand, Stéphane de son prénom, enseignant au Cégep Edward Montpetit.
Le prof. raconte donc que le philosophe et scientifique italien Giordano Bruno avait été brûlé vif sur l'ordre du Saint-Office en l'an 1600. Ce passage tragique sur le bûcher était consécutif à ses idées, trop avant-gardistes pour l'époque, sur la conception de l'univers. Très au fait des observations révolutionnaires du Polonais Nicolas Copernic, voulant que la terre tourne autour du soleil et non le contraire, Bruno en ajouta en affirmant que l'univers devait être infini et que les étoiles étaient d'autres soleils très éloignés avec très certainement des planètes qui orbitent autour d'elles et qu'il ne serait pas impossible qu'il y ait des êtres semblables à nous qui y vivent, peut-être même plus intelligents que nous.
Si ces idées nous semblent bien banales aujourd'hui, à l'époque elles heurtaient de plein fouet toutes les croyances admises depuis des millénaires, entre autres celles de l'Église. Il n'en fallait pas plus pour que ce visionnaire subisse un procès qu'il ne pouvait gagner. Le prof. Durand s'empresse d'ajouter à cet épisode singulier de notre histoire le fait que la science actuelle fait des hypothèses qui pourraient nous sembler, à priori, assez proches du délire.
Par exemple
1. le passé existe encore
ailleurs dans d'autres
dimensions de
l'espace-temps.
2. si le passé existe
encore, les retours
dans le passé sont
possibles
3. dans les univers parallèles
existe un double de moi-même.
4. selon la relativité, plus on
voyage vite moins on vieillit.
Il en conclut qu'avec des idées pareilles, toutes scientifiques qu'elles soient, certains pourraient bien en conclure que je suis possédé et me proposer le bûcher à moi aussi. Le cas échéant soyez sans crainte, j'ai déjà trouvé mon épitaphe :
«Vous ne m'aurez pas cru, alors vous m'aurez cuit.»