Un plan (T) quinquennal
Cette année, la journée de l'arbre tombe le 23 mai. C'est une belle occasion pour planter un arbre. D'ailleurs la ville fait don de milliers d'arbrisseaux à ses citoyens à cette occasion, question entre autres de remplacer tous ceux qu'elle doit abattre pour cause de maladie (ex. les ormes).
Il y a 4 ans, Claire Duchesne venait de quitter Shipshaw pour s'établir dans un nouveau quartier donnant sur « René-Lévesque ». Comme la ville est toujours propriétaire d'une lisière de terrain devant les nouvelles propriétés, elle offrait déjà à l'époque aux résidents le choix d'un arbre à planter. Claire, voyant là une belle opportunité, profita du passage de l'employé de la ville pour demander un chêne. Ce choix la rendait fière puisqu'elle est une Duchesne.
Quelques jours plus tard, l'arbre affichait fièrement ses 3 feuilles devant la résidence de notre amie. Comme tous les arbres, celui de Claire était particulièrement réservé; tellement que, parvenu à la fin de l'été, il n'avait toujours que 3 feuilles qu'il perdit évidemment l'automne venu.
Le printemps suivant, comme de toute évidence il avait rendu l'âme,
Claire appelle la ville. L'employé qui se pointa constata le décès.
Claire
Je peux-tu ravoir un autre chêne?
Employé
Ce n'est pas un chêne que vous aviez là
Madame, c'est un hêtre.
Claire (éberlué)
Hêtre ou ne pas être boutte ciarge?
Employé (mi-figue mi-raisin)
On va vous le changer et vous mettre un
chêne.
Quelques temps plus tard, la ville s'exécute : un nouvel arbre apparaît au bord de la rue. Il fait un peu chicot mais il faut lui laisser sa chance. Après avoir traversé l'été et l'automne normalement, voilà que l'hiver a eu sa peau. Au printemps notre ado n'a pas fait de boutons. La ville, à nouveau convoquée sur la rue des Camélias, émet un avis de décès : le peuplier du 1922 est mort.
Claire
Comment ça le peuplier?
Ce n'était pas un chêne?
Employé
Non madame.
Claire
Si elle n'avait pas déjà été inventée, Claire aurait pu avoir l'idée de concevoir la vis d'Archimède : la vis sans fin.
Employé
Madame vous
pouvez ranger
l'artillerie lourde, on
va vous le changer.
Claire
Si ça ne marche pas
cette fois, c'est moi qui vous plante.
Employé
On n'a plus de chêne, mais on va vous mettre
un pommier décoratif. Ça va être de toute
beauté.
Ça c'était l'an dernier. Depuis aucun arbre n'est mort. En fait la ville n'est jamais revenue pour le pommetier promis. Au bord de la crise de nerf, notre amie Claire se désole en regardant les arbres de ses voisins de quartier qui ont déjà 4 ans de croissance et qui font ombrage à son humilité. Avant de donner l'assaut final, Claire se propose de suivre un petit cours d'introduction sur l'arboriculture et sur «comment se servir d'une pelle en cas de rage au volant». Elle a même pensé à changer l'orthographe de son nom pour Déchaîne ».
Deniaiseries
Commençons par un mot d'enfant.
Hier Loïc (5 ans) parlait avec sa
sœur Mélissa qui l'informait
que son jouet avait besoin de
piles A,A,A.
Loïc : « Maman pourquoi
Mélissa a besoin de piles qui rient? »
L'autre jour mon épouse, Rolande, se présente chez mon frère Athanas notre voisin. Il était très appliqué à couper un bloc de fromage en petit carreau.
- Rolande demande donc à Marlène qu'elle recette son conjoint préparait.
- Marlène : ce n'est pas une recette, il coupe le fromage pour nourrir les corneilles dehors.
Mon frère est un homme très logique et cohérent.
Voici son raisonnement :
J'aime nourrir et observer les oiseaux or les corneilles sont des oiseaux donc je leur prépare des lunchs. On se croirait dans la fable «le Corbeau et le Renard» mais à l'envers
Seules ombres au tableau, les corneilles sont noires et le mâle se fait appeler « une corneille », mais heureusement elles ont une belle voix, sont intelligentes et ont un langage très clair.