Mal barré
Qui d'entre nous ne souhaite pas libérer au plus vite son auto du calcium hivernal séché qui blanchit les bas de caisse? Habituellement chacun prend son mal en patience, espérant voir disparaître au plus tôt l'eau de fonte et les résidus de poussière en bordure des routes.
Mais ce n'est pas le cas de Daniel Compartino qui ne respire que lorsque tout est propre, dégagé, classé. C'est ainsi que dernièrement, n'en pouvant plus de voir son rutilant pick-up incrusté de saletés, terni par une épaisse couche de toutes sortes de matières grasses, Daniel décida d'aller enlever le plus gros au lave-auto libre service de Shipshaw. Il était assez tard en soirée mais c'était encore ouvert et notre ami était vraiment décidé.
Un bon 10 minutes s'était déjà écoulé et Daniel s'en donnait à cœur joie. Soudain tout arrête, les lumières s'éteignent, les portes se ferment automatiquement et se verrouillent, laissant Daniel stupéfait et dans un désarroi total. Pris au piège en pleine exécution des travaux de lavage, notre ami se risqua à pousser la porte panique. Elle s'ouvrit et se referma derrière lui.
Sur la porte Daniel parvint à lire les heures d'ouverture : soit de 7h30 à 22h00. Il était 22h00 et tout s'était arrêté et fermé sans crier gare.
Encore sonné par cette finale abrupte, Daniel dut se résoudre à abandonner son camion sur place et à retourner chez lui à pied (pedes cum jambis).
Comme on dit : avant l'heure c'est pas l'heure; après l'heure c'est pu l'heure.