Pour l'avoir expérimenté dans des circonstances toujours inattendues mais souvent prévisibles, chacun sait que le souffleur à neige brise rarement en été, mais choisit bien sûr la pire tempête de l'hiver pour refuser de collaborer ou encore pire, pour rendre l'âme.
Même chose pour la tondeuse à gazon qui, l'hiver, ne nous déçoit jamais mais abuse parfois effrontément de notre patience alors que le beau temps devrait la rendre heureuse tout comme nous.
Il faut alors s'armer de patience pour réparer ou faire réparer ces appareils qui presque toujours travaillent pour nous avec dévouement et nous facilitent la vie. C'est ainsi qu'au matin du 11 mars dernier alors que le thermomètre indiquait -27oC et qu'un vent glacial de l'ouest situait la température ressentie entre -35o et -40oC, comme plusieurs Shipshois, mon frère Athanas devait se rendre en ville. Que le camion ait hésité à démarrer par ce froid mordant ne le surprit guère. Comme on dit : ça a forcé mais le moteur s'est finalement mis en marche. Ce matin-là, Athanas et Marlène devaient absolument déposer Laurianne, leur petite-fille de Québec, en visite durant la relâche scolaire, à l'autogare de Jonquière. Son autobus partait en avant-midi. Heureusement tout s'est bien passé.
Après avoir assisté au départ de la course des Pichous, le F-150 avait pour mission d'amener notre couple chez Cosco à Chicoutimi. Parvenus à destination, comme il ne s'agissait que d'un arrêt de quelques minutes et que l'habitacle du camion était particulièrement surchauffé malgré le froid cinglant, Athanas arrêta le moteur. Marlène, vêtue très chaudement décida de rester dans le camion en attendant. Comme les clés étaient toujours sur le contact, elle activa la radio et la ventilation.
« Un peu plus long que prévu mais c'est fait. Bon on rentre ».
Malheureusement tout ce que le démarreur fit entendre c'est un « clic-clic ». La batterie venait de les laisser tomber. Quelle joie! En panne sur un stationnement en plein pôle Nord. La situation, sans être désespérée, méritait évidemment une réponse rapide. Déjà en mode solution, Athanas fit l'inventaire des possibilités qui s'offraient à lui : «
- Appeler une remorque avec son cellulaire?
- Appeler le C.A.A. Québec
- Chanceux j'ai mes câbles à « booster »
- Pas chanceux je n'ai pas de batterie de
secours cette année. »
Puis soudain c'est l'étincelle : il allume.
« Ma batterie est sûrement sur sa fin de vie. Cosco vend des batteries. Je retourne au magasin. »
Quelques minutes plus tard, Marlène n'a pas encore eut le temps de refroidir physiquement et mentalement, son mari se pointe avec une batterie neuve, pleine charge. Avec les câbles de démarrage ce fut l'affaire de quelques minutes et le moteur ronronnait à nouveau. Heureusement, car notre homme avait déjà commencé à figer. Une histoire qui se termine bien, heureusement. Il faut dire qu'Athanas a su garder son sang froid, ce qui dans les circonstances était assez facile.
Morale : « Parfois il faut savoir mettre les pôles (l'épaule) à la roue ».