Souvenirs de vacances
Souvenirs de vacances...
Cet été, Rolande et moi avons mis le cap vers les provinces atlantiques du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse, histoire de revoir les attraits et paysages qui nous avaient tant émerveillés lors de notre voyage de noces en 1974. Évidemment rouler 4000 kilomètres en 10 jours amène son lot de surprises et de contraintes de toutes sortes. Nous avons mis les voiles le 3 juillet dernier, mais il fallait impérieusement être revenus pour le 12 puisque Rolande avait un rendez-vous chez sa coiffeuse cette journée-là. (C'est vrai!). Alors comment Philéas Frogg a-t-il pu faire le tour du monde en 80 jours? Seuls Jules Vernes et son coiffeur le savent.
Notre façon de voyager fut celle, très moderne, de planifier le parcours global, mais d'y aller au p'tit bonheur la chance pour le reste ave ccomme carte cachée l'utilisation d'un cellulaire avec G.P.S., outil que ma chère épouse manipule avec grande efficacité, presque toujours.
C'est ainsi qu'après avoir parcouru la Nouvelle-Écosse et les Hautes-Terres-du-Cap Breton, puis visité l'incroyable site de la Forteresse de Louisbourg, nous avons pu regagner le Nouveau-Brunswick mais du côté de l'Acadie. Sur le flanc nord de la province, face à la mer, s'égrènent un à un les petits villages de la péninsule acadienne tous plus pittoresques les uns que les autres, reliés qu'ils sont par la route du littoral, étroite et toute en rondeurs. Cette journée-là vers 15 h, nous sommes à une quarantaine de kilomètres de Tracadie où nous prévoyons coucher. Ma conjointe, selon son habitude à cette heure de la journée, commence à "pitonner" son "cellulaire" afin de nous dégotter une chambre quelque part. Sa démarche à peine amorcée, lui vient alors l'idée très tendance d'utiliser les services de Trivago dont elle ignore tout de la procédure.
Qu'à cela ne tienne, c'est une fonceuse et elle y met tout sa dextérité et son enthousiasme. Moi je roule toujours vers l'objectif, m'étonnant sans cesse de la beauté des côtes et bleds brunswickois. Ma dulcinée en arrache un peu avec la procédure Trivago. 30 kilomètres de Tracadie. Courroucée par les dédales explicatifs souvent contradictoires du "cellulaire", Rolande continue son initiation par essais, erreurs et grondements. 20 kilomètres avant Tracadie. La pression monte, les efforts de ma copilote se multiplient pour finalement risquer une réservation qui fut par la suite confirmée. Ouf! Il était temps, plus de 10 kilomètres du but.
Denys: Il était moins une. Vérifie donc l'adresse du motel. C'est ben beau de réserver mais il nous faut l'adresse.
Rolande: Y a rien qui indique l'adresse sur Trivago, y a pas de numéro de téléphone pour les appeler non plus. Je vais écrire le nom du motel et la ville.(Silence) Je l'ai!! C'est au 206 Watt Street, Tracadie N.E.
Denys: As-tu bien dis N.E.?
Rolande: Oui
Denys: On est dans la m....!
Rolande: Comment-ça. Tu t'énerves pour rien.
Denys: N.E. c'est en Nouvelle-Écosse. Il y
a un Tracadie en Nouvelle-Écosse aussi et tu as réservé là-bas.
Rolande: J'savais ti moé-là.
Denys: Je pense qu'il y a un Tracadie à l'Ile
du Prince Édouard aussi. Merde de merde! En plus on est arrivé à Tracadie, Nouveau Brunswick et on a toujours pas de place pour coucher. Je vais me stationner à quelque part et on va essayer d'annuler la réservation et se faire rembourser."
Nous avons tenté de rejoindre à nouveau Trivago mais ce fut peine perdue.
Pour enlever un peu de pression, nous avons décidé de nous trouver une chambre ici à Tracadie; ce qui fut fait sans trop de problème.
Une fois installés, Rolande a trouvé le no de téléphone de l'hôtel réservé en Nouvelle-Écosse.
Je lui ai conseillé de ne pas appeler puisqu'elle ne parle pas anglais et moi non plus (sinon très peu). Mais Rolande est une fonceuse et elle est miraculeusement tombée sur un réceptionniste bilingue qui a bien compris l'imbroglio et lui a promis d'annuler la réservation et de ne pas encaisser le montant de la transaction. Ce qui fut fait. Re-ouf!!
On a quand même eu "notre voyage" de notre ignorance en géographie acadienne. Heureusement on a pu éviter la déportation.