La Vie d'Ici poursuit sa série de portraits sur des femmes qui s'impliquent particulièrement dans leur communauté. Ce mois-ci, nous abordons l'implication politique avec la conseillère municipale Julie Dufour ainsi que la nouvelle mairesse Josée Néron.
Depuis l'élection municipale du 5 novembre dernier, Shipshaw est triplement représenté par des femmes au niveau politique : Karine Trudel au fédéral, Josée Néron à la mairie de Saguenay et Julie Dufour qui en est à son deuxième mandat comme conseillère du district 2. C'est une situation qu'on aurait cru impensable il y a peu de temps et qui a des répercussions somme toute positives au niveau de la gestion des enjeux locaux.
On a assisté à l'échelle de la province à une vague de changements dans le monde municipal comparable à la Révolution tranquille qui a suivi la mort de Maurice Duplessis en 1959. À Saguenay, c'est dix nouveaux élus qui prendront siège au conseil de Ville sur les seize qui le composent. C'est une nouvelle génération de politiciens qui s'exprimeront dès aujourd'hui et pour les années à venir.
Nouvelle génération qui est composée de davantage de femmes, mais également de personnes qui viennent de domaines professionnels plus diversifiés, comme le remarque Julie Dufour. Selon la mairesse, «les citoyens ont davantage voté pour leurs convictions que pour l'allégeance politique du candidat».
Un mandat différent pour les anciennes municipalités
À la lecture des résultats des votes aux lendemains de l'élection municipale, on peut voir une différence marquante en ce qui concerne les districts qui représentent les anciennes municipalités. Carl Dufour à Arvida (district 5) a obtenu 77% des votes (le record à Saguenay), suivi de près par Julie Dufour avec 64% d'appui pour le district 2 redessiné, qui comprend maintenant une partie de Kénogami en plus du territoire de Shipshaw. Pour faire un peu d'humour, le candidat à la mairie Dominic Gagnon n'a obtenu que 1150 votes de plus que Mme Dufour alors qu'il s'est présenté dans tous les districts.
Selon notre conseillère municipale, le mandat est bien différent lorsqu'on représente une ancienne municipalité. Malgré la fusion qui remonte déjà à une quinzaine d'années, l'élue hérite de la culture politique de l'ancienne municipalité : on attend d'elle une grande proximité et une plus grande écoute avec les citoyens, en plus de devoir représenter un territoire particulièrement vaste.
Ce territoire plus vaste signifie de nombreux enjeux et chantiers qui devront être planifiés et priorisés. Mme Dufour compte établir des critères précis et transparents à cet effet afin de ne pas privilégier injustement un secteur plus qu'un autre.
Une élection historique
Josée Néron est la première mairesse de la Ville de Saguenay, mais également de toutes les anciennes municipalités d'avant la fusion de 2002 (Françoise Gauthier qui a fait un mandat comme mairesse de Laterrière de 1994 à 1998). Son élection est historique, non seulement pour cette raison, mais également parce qu'elle a le mandat de tourner la page après les vingt années pendant lesquelles l'administration de Jean Tremblay était en place. Mme Néron dit cependant ne pas ressentir une pression particulière d'être la première mairesse. Elle sait cependant que certains changements profonds s'imposent et que les décisions qu'elle prendra seront jugées rétrospectivement.
Un message pour les femmes qui veulent s'impliquer en politique
Josée Néron n'a fait le saut en politique qu'en 2013. La direction de l'équipe du Renouveau démocratique (ERD) lui a demandé d'être une des candidates comme conseillère à la fin de l'année 2012, en vue des élections municipales de novembre 2013. Après avoir consulté ses proches, Mme Néron a obtenu des réponses à certaines de ses interrogations en communiquant avec l'organisme Récif 02 qui encourage l'implication des femmes dans toutes les sphères de la société. Elle souhaite voir davantage de femmes dans la vie politique afin qu'un jour le nombre d'élues soit représentatif de la population en général, soit la parité entre les deux sexes. Elle encourage maintenant les femmes à foncer, à téléphoner à l'organisme Récif 02 comme elle l'a elle-même fait, mais surtout à se faire confiance. «Quand on sent qu'on peut faire une différence, il faut se lever et la faire cette différence-là», souligne-t-elle armée de son éternel sourire.