Automatisme du cerveau(suite)
VOEU:
Mon père Laurent aurait eu 100 ans en 2018. Son départ il y a 10 ans déjà me rappelle avec acuité la brièveté de la vie, même de celles dites "longues".
Ainsi devient-il urgent de tirer le maximum de bonheur du temps qu'il nous reste et de le rayonner sur ceux qu'on aime.
Nous méfier de notre cerveau (suite)
Dans le numéro de décembre, je vous racontais une expérience rigolote mettant en évidence certains automatismes acquis par notre cerveau pour nous aider à mieux performer dans les tâches répétitives. Voici deux autres situations cocasses comme il s'en présente régulièrement dans nos vies.
Cas Rolande
Mon épouse a un cerveau prodigieux d'efficacité, mais elle pourrait facilement lui reprocher son mauvais sens de l'orientation dans l'espace! Dernièrement, alors qu'elle sortait d'un centre d'achat ayant un stationnement immense, elle balaya du regard cet océan de tôles colorées. Sans repères précis, elle y alla au pif dans une allée quelconque mais le résultat fut négatif. Elle pensa alors de se saisir de la clé de l'auto et du "piton" déverrouillage. Elle pointa dans tous les sens mais aucun signal de réception ne s'alluma. Le stress fit bientôt son apparition et Rolande crut enfin reconnaître l'arrière de la voiture. Elle "pitonne" à nouveau.
- "Je dois être trop loin encore".
Elle s'approche; toujours rien.
- "Le mécanisme doit être défectueux". Rendue à côté de l'auto, elle tente à nouveau, presque frénétiquement, de débarrer la portière. Aucun résultat.
- "Je vais prendre la clé et l'entrer dans la
serrure".
C'est à ce moment précis qu'elle vit un homme dans la voiture qui la regardait avec un large sourire. Elle s'excusa de sa méprise, lui la remercia pour lui avoir fait passer un bon moment.
Conclusion: il n'y a rien de pire que de partir avec une idée préconçue. Genre: je suis sûre d'être sûre.
Cas Suzette
Suzette Villeneuve, de la rue des Cerisiers, a une voiture de couleur rouge depuis plusieurs années. C'est sans doute sa couleur préférée.
Lors de la campagne de financement du journal "La Vie d'Ici", notre amie Suzette avait généreusement accepté, malgré la pluie, d'être bénévole pour passer par les maisons. Elle fut couplée avec Julien Lemieux pour faire un certain nombre de résidences. Julien conduirait donc sa propre voiture et ferait équipe avec Suzette. Après un certain temps, nos 2 comparses arrivèrent chez Jessica Gravel de la route Jean.
Suzette - "C'est moi qui débarque, je connais bien Jessica".
Julien - "Pas de problème, je t'attends dans l'auto".
Suzette entre donc dans la maison, recueille le don, salue les enfants et sort dehors à la pluie battante. Voyant une auto rouge dans la cour, elle s'y engouffre pour éviter de trop être détrempée. Dans la fenêtre de la maison les enfants lui font des signes qu'elle interprète comme des "bye, bye" et leur répond de même.
Après quelques instants, elle tourne la tête du côté gauche et aperçoit Julien assis dans son auto. Elle sursaute un peu et sa première réflexion est la suivante: "Veux-tu ben me dire qu'est-ce qu'il fait là dans cette auto?" Comme Julien lui faisait des signaux pour qu'elle vienne le rejoindre, elle se demande bien pourquoi, jusqu'à ce que le déclic se fasse brutalement comme quand on prend un choc électrique sur du 220 volts.
Elle quitta donc la voiture rouge qu'elle avait, sans réfléchir, prise pour la sienne, s'engouffra dans la bagnole à Julien et ils y échangèrent des rires tantôt débridés, tantôt étouffés, tantôt spasmodiques, parfois jaunes dans le cas à Suzette. Comme quoi il y a donc rien de pire que d'être certain d'être sûr.