Dans les années 60, alors que notre famille avec ses 9 passagers avait acquis une certaine vitesse de croisière, nous devions faire œuvre de créativité pour ne pas trop nous piler sur les pieds. En effet nous ne disposions que de 3 chambres à coucher dans un modeste loyer à St-Jean-Vianney. S'ajoutait à ce joyeux brasse-camarade un petit chien que nous nous arrachions et sporadiquement nous pouvions compter également sur la présence d'un chat. J'ai souvenir entre autres d'un chat gris à la queue coupée qui avait réussi à s'immiscer dans notre dynamique familiale. Les filles de notre clan avaient en effet un penchant fort accueillant pour la gent féline en errance. "Il fait trop pitié, on le garde." Ma mère avait fini par céder sous la pression, mais à la question: "c'es-tu un chat ou une chatte?" elle, fille de cultivateur, nous avait avoué bien spontanément qu'elle était incapable de faire la différence. Son expertise penchait nettement du côté des bœufs et vaches, des étalons et jugements, des coqs et poules. Je dois dire à sa décharge que je suis totalement ignorant de la technique d'identification mâle-femelle chez les chats.
Et je ne suis pas le seul. Ma nièce, Nadyne Lavoie, qui demeure à Repentigny s'épanchait il y a quelques temps, sur facebook, de son inhabilité sur le sujet: "cela fait tellement longtemps que je suis célibataire, je n'ai même pas pu voir que notre minoune est un minou..." Dernièrement, prenant la balle au bond sur le web, Karine Girard de Shipshaw en rajoutait une couche sur le sexe des chats. "Ça m'est arrivé l'automne passé... Je me suis pointée chez le vétérinaire avec ma chatte pour une stérilisation. Il faut ce qu'il faut pour éviter les grossesses multiples. La vétérinaire, après un simple coup d'œil à la bonne place, me dit que la castration va se faire en criant lapin. Sur le moment je n'ai pas vraiment saisi la portée de son propos. Un peu avant l'opération, elle me dit que ses couilles sont bien sorties et que ça va être facile. Là, j'allume. Comme un sapin de Noël. Elle me demande alors son nom. Surprise et décontenancée par ce subit changement de sexe, je sors n'importe quoi pour ne pas trop paraître idiote. Je lui dis sans réfléchir: "Ti-minou." Puis je repars et le laisse pour l'opération en me trouvant vraiment à côté de mes pompes.
Le lendemain, j'envois mon chum chercher le chaton mais j'oublie de lui mentionner qu'il a un nouveau nom...Et que c'est un mâle. L'assistante se pointe dans la salle d'attente et demande l'accompagnateur de "Ti-minou". Personne ne bronche. Elle va chercher le chat et l'expose... Mon chum se lève perplexe, reconnaît notre petit Félix et comprend soudain pourquoi l'opération a coûté moins cher que prévu. Espérons que son "Ti-minou" ne sortira pas trop efféminée de cette mésaventure.
Après cela on ne s'étonnera pas que certains humains aient encore des points de vue divergents sur le sexe des anges.
Du pareil au même
Chaque matin très tôt, je marche mon 5 kilomètres sur la route Brassard. Cependant quand il fait très froid, qu'il vente et neige, je fais demi-tour après 2 kilomètres et demi. Aux grands maux...