Peut-être êtes-vous étonnés de recevoir votre journal mensuel malgré les restrictions extraordinaires qui nous échoient? D'abord l'équipe du journal est constituée de bénévoles qui n'ont plus le droit de se réunir physiquement. Qu'à cela ne tienne, grâce à la débrouillardise de notre secrétaire Rolande, nos assemblées et rencontres de planification se font par visio-conférence. Une autre difficulté technique, très inusitée celle-là, résulte du fait que seulement 4 membres de l'équipe demeurent à Shipshaw, soit Alain Denis, Marlène Tremblay, Rolande Lavoie et moi-même. Notre présidente Claire Duchesne demeure à Arvida depuis plusieurs années; Micheline Vigneault Compartino quant à elle a quitté Shipshaw il y a 2 ans pour s'établir à Chicoutimi; finalement Michaël Henri Lambert s'est exilé aux confins du Québec à Tête-à-la Baleine, sur la basse Côte-Nord, à plus de 1000 kilomètres de Shipshaw où il poursuit sa carrière de journaliste et d'animateur de radio. C'est sûr, le coronavirus ne le trouvera jamais.
Comme distanciation sociale, difficile de faire mieux.
Pourtant il assiste à toutes nos réunions par la magie de « Messenger » et nous fait parvenir ses articles via internet. L'information, même à petite échelle, ayant été déclarée « service essentiel », notre imprimeur se doit de donner suite à nos efforts malgré tout.
Par respect pour vous chers lecteurs, par devoir de solidarité sociale quand la vie quotidienne est chamboulée, parce qu'elle vous aime, l'équipe de la Vie d'Ici est toujours prête à déployer toute son énergie et sa créativité.
La levure, une force
Comme beaucoup d'entre vous, mon épouse Rolande Lavoie, une hyperactive sociale, ronge un peu son frein et le fait même surchauffer de ce temps-là. C'est ainsi que pour canaliser son surplus d'énergie, elle s'est mise à la fabrication du pain, un aliment fascinant, presque indispensable et si délicieux quand fait maison.
Moi je m'en tiens à la portion congrue de l'opération boulangerie, en m'occupant de la vaisselle, une activité que j'aime beaucoup. Au début il faut mettre la levure en éveil. Ce petit champignon unicellulaire a un rôle capital à remplir dans la pâte pour la soulever.
En bon petit plongeur, j'eus tôt fait de laver cuillères et bols ayant servi au mélange de la pâte. En vidant l'évier, je me disais que les traces de levure résiduelles s'en iraient ragaillardir les bactéries de ma fosse septique. Quelque temps plus tard, alors que déjà le pain avait triplé de taille, je sortis dehors prendre un bol d'air. Quelle ne fut pas ma surprise de voir que les couvercles de ma fosse septique avaient bougé.
La levure, c'est fort que je me suis dit.