En ce début d'année, la 39ième de notre journal local, je me permettrai de vous faire part de tout le sérieux que l'humour représente dans ma vie. Drôle d'idée me direz-vous!
D'abord disons que j'aime rire et que ce penchant tantôt vers la désopilance, tantôt vers le jeu de mots, tantôt vers l'esprit de bottines, nous renvoie à notre bien imparfaite humanitude. Si le rire est le propre de l'Homme, c'est que les occasions ne manquent pas pour afficher nos travers, nos pitreries, nos points faibles, nos inadvertances. En rire est en quelque sorte une façon de rester humble devant nos lourdeurs et nos gaucheries mais aussi de dédramatiser les aléas de notre condition humaine. L'humour spirituel est une sorte d'élévation, un recul nécessaire, un recadrage devant des situations parfois douloureuses. Les pires gaffes ou situations ne sont-elles pas les plus rigolotes quand nous avons le recul nécessaire. On aime bien, en famille ou entre amis, se rappeler un impair, un fou rire, une aventure abracadabrante. Nos extravagances, nos invraisemblances, nos perceptions au 2ième degré ou nos sous-entendus sont des mets de choix à servir lors de nos rencontres. L'humour constitue également un excellent moyen de faire diversion quand une situation se corse ou un propos va trop loin. Rien de mieux qu'une boutade ou une plaisanterie pour désamorcer la bombe de nos propos parfois cinglants ou mal avisés.
Le côté spontané, gratuit, inattendu, surprenant d'un gag ou d'une histoire drôle constitue un liant social à nul autre pareil.
Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours aimé « faire mon drôle » et rigoler un bon coup. Même à l'école où ma propension à faire rire mes camarades, parfois à contre-pied, m'a valu certaines remontrances de mes profs. Comme prof. moi-même, je me suis beaucoup amusé avec mes élèves qui, bien sûr, en redemandaient. Ma devise en classe : Ici on s'amuse à réfléchir. Cette façon de voir la vie enlevait beaucoup de pression sur les jeunes. Aux examens certains me disaient : « Denys tu devrais nous questionner sur tes blagues, on se rappelle de toutes ».
Évidemment je déteste l'humour grossier, dégradant, irrespectueux, méchant, celui qui rit des autres plutôt que de rire avec les autres.
Par contre j'aime bien l'autodérision. Rire de soi-même commande une acceptation réelle de ses petits travers ou faiblesses et cet acte d'humilité facilite souvent les rapports avec les autres. L'humour ouvre la porte à l'amitié. Quand les temps sont durs comme maintenant, une chronique comme le « Saviez-vous que…? » apporte à sa façon, bien humblement, un peu de joie à ses lecteurs. C'est du moins ma prétention.
Pour la suite des choses, vos anecdotes sont les bienvenues. Elles me font du bien et en les relayant dans ces pages, peuvent apporter le rayon de soleil d'un sourire.
La signalisation exacerbée
Mon épouse Rolande est une horloge vivante doublée d'un métronome. Elle déteste être en retard. C'est un principe absolu dans son cas. Donc en plus de faire respecter l'heure d'un rendez-vous, elle marque la cadence. «Vite grouille-toi un peu, on va arriver en retard». Ce matin-là, j'ai fait un spécial «ça urge» et nous sommes partis en voiture avec un bon 10 minutes d'avance pour monter à Jonquière. En arrivant au pont de la Shipshaw, la lumière était verte. « Ah! Non, d'habitude elle est toujours rouge, on va arriver trop de bonne heure, » dis-je à ma dulcinée qui me regarde de travers. Ben croyez-le ou non, les feux de circulation de Kéno étaient au vert, ceux du boulevard René-Lévesque aussi jusqu'à la rue Panet (ça fait au moins 7). Sur la rue Panet, il y a un stop. Je ralentis beaucoup et passe outre. Rolande au moment où je passais l'intersection : « Denys, il y a un stop ». Je lui réponds : « Il était vert lui aussi ».
Résolution pour 2021
Oui Denys, je m'engage à t'appeler quand j'ai quelque chose de vraiment drôle.
Tél. : 418-542-8800