Poésie de résilience
La rivière rétrécit en amont de ton souvenir
Instant présent où tout humeur qui nous tracasse
Ne pourra rendre le soupir
De ce passé qui trépasse
Comme un parfum que l'on expire
L'espoir perdu d'un bref instant que l'on pourchasse.
Dans l'ordre des choses, tu aurais dû tenir ma main
Lorsque l'aube se dépose au gré du lendemain
Que je prenne mon élan le soir venu
À l'heure du consentement de l'âme perdue.
Le torrent qui nourrit la terre aride du sinistré
N'a pu voir au matin la ronde du soldat Cherchant au-delà des barrières isolées
Ce qui reste de moi dans cette vie où tu n'es pas.
La constance du pas que l'on a foulé
Ne peut ranimer ce qui jamais n'existera
Dans l'ordre des choses, tu aurais dû prendre le train
À la gare des voyageurs qui s'enfuient au loin
Que tu prennes ton élan le soir venu
À l'heure du consentement de l'âme perdue
Quand ton corps émoussé a quitté mon repère
Le rideau du refuge est tombé avec fracas
Si la foi qui m'enflamme peut surgir et refaire
Ce qui casse et s'échappe de la candeur de tes bras.
Toi, la mer qui a su m'abreuver
En ton sein mon malheur n'aura pu s'altérer
Dans l'ordre des choses, tu aurais dû rester demain
Pour suivre la musique de tous mes petits riens
Que nous prenions notre élan le soir venu
À l'heure du consentement de l'âme perdue.