Le 21 novembre 2024
Volume 42, Numéro 9
Dans la tête des animaux
Saviez-vous Que...

Dans la tête des animaux

C'est le grand Charles Darwin, naturaliste, dans «La descendance de l'Homme » en 1881, qui affirmait: «Le fait que les animaux sont aptes à ressentir les mêmes émotions que nous, me paraît assez prouvé pour je n'aie pas à importuner mes lecteurs par de nombreux détails.» 

Cette affirmation est toujours vraie 142 ans plus tard et les détails observationnels d'aujourd'hui foisonnent de cette évidence. 

Voici ce qu'on peut en conclure sans faire de l'anthropomorphisme.

  • Ils nouent des relations privilégiées.
  • Ils peinent à abandonner leur bébé mort.
  • Ils dénoncent des comportements jugés inconvenants.
  • Ils sont sensibles aux reproches de leurs maîtres.
  • Ils sont gênés par les inégalités.
  • Ils répugnent à voir souffrir leurs congénères.
  • Ils n'aiment partager ni leur maître ni leur ami.
    • Ils savent se répandre en remerciements.
  • Les causes de leur folie sont les mêmes que nous, génétique, condition prénatale, relation au sein du groupe…Ils sont gênés par les inégalités.Ils savent se répandre en remerciements.
  • Ils sont intelligents: calculent, mémorisent, planifient, inventent…
  • Ils évitent un danger, localisent un objet, anticipent, s'adaptent, prévoient, leurrent, se servent d'outils, s'abritent, se protègent, comptent (addition et soustraction), pensent le zéro.
  • Ils sont capables d'abstraction : différencier, conceptualiser, apparier, collecter des informations.
  • Ils communiquent : odorat, vue, toucher, ouïes, danses, mimiques, gestes, vocalises, ultra-sons, cris, chants, rires.
  • Ils enseignent des comportements nouveaux à leur groupe (ex. : laver les aliments).
  • Certains ont parfois des comportements moraux.
  • Ils aiment le beau, la musique. Ils aiment plaire.
  • Ils ont une personnalité individuelle. « (Science et Vie, avril 2021) ». 

Devant le déploiement magnifique, multiforme et persistant du monde animal, l'humain lui-même qui en fait partie ne saurait être vraiment à la hauteur qu'en s'en inspirant. 

Si nous écoutions le son du vivant, il y aurait une symphonie à décrypter. Il s'agit de l'aboutissement de 250 millions d'années d'échanges sonores. Par contre le bruit de nos cités est un tueur invisible. «Il y a dans la forêt des bruits qui ressemblent à des paroles.» (Jean Giono 1895-1970). Admiratif de l'intelligence, de la sensibilité et de la complicité du monde animal, je me porte à la défense de la petite souris de laboratoire: « La souris est un animal qui, tué en quantité suffisante et dans des conditions contrôlées, produit une thèse de doctorat.» Maniant l'ironie, Woody Allen, cinéaste 1980.