Le 21 novembre 2024
Volume 42, Numéro 9
T'aurais pas dû mourir si jeune
Saviez-vous Que...

T'aurais pas dû mourir si jeune

La nouvelle du décès de Dominique Gobeil, à l'âge de 27 ans, nous est tombée dessus comme un vent glacial. N'ayant aucune idée du combat qu'elle menait depuis une année contre le cancer, ce départ aussi radical qu'inattendu nous a brisé le cœur. D'abord incrédules, Rolande et moi avons été emportés par l'émotion et les larmes devant la si triste réalité.

 

Ont alors surgi une foule de souvenirs sur cet être d'exception.

 

Car il faut dire que, même petite, Dominique était «grande»: grande par son énergie, sa passion pour la langue française et les études. Au secondaire, après avoir quitté l'école Bois-Joli, elle avait fait honneur à tous les Shipshois en gagnant au niveau régional la fameuse dictée P.G.L. (Paul Gérin Lajoie). Elle a représenté notre région face à des jeunes de plusieurs pays francophones. Par la suite, alors qu'elle poursuivait ses études en A.T.M. (arts et technologie des médias), elle a accepté de se joindre à l'équipe de la Vie d'Ici comme journaliste bénévole. Ce faisant elle ouvrait en même temps la porte à une expérience de collaboration avec le Cegep de Jonquière. En effet Éliane Pilote et Michaël-Henri Lambert (qui est toujours avec nous) auront suivi l'exemple de Dominique comme journalistes à la Vie d'Ici.

Dominique a collaboré avec nous de mai 2013 à janvier 2017, rédigeant 36 textes d'opinion avec une régularité digne des plus grands. Elle a abordé avec intelligence et lucidité des sujets très modernes et ses idées sont toujours d'actualité. Dans un style élégant mais proche des gens, elle a su donner à son patelin le meilleur d'elle-même. Nous lui en sommes extrêmement reconnaissants.

 

En 2015 Dominique a gagné un prix provincial au niveau des journaux communautaires (AMECQ), avec son article d'opinion pour La Vie d'Ici : «Acheter local, lire local».

 

La carrière journalistique de Dominique l'a amenée au journal le Quotidien puis au Soleil où elle a fait forte impression pas sa gentillesse, son respect des gens et sa bienveillance naturelle. Parallèlement à cet engagement, elle a poursuivi et complété des études en droit. D'ailleurs ses travaux de recherche universitaire sur la liberté de la presse et l'interven-tion étatique ont été primés au niveau canadien.

Malheureusement, alors qu'elle était toujours en pleine ascension, la maladie, hypocrite, insidieuse, implacable est venue la chercher après l'avoir terrassée pendant une année. Malgré cet acharnement d'un cancer inguérissable, Dominique est restée digne, exemplaire et maître de son destin. En effet, la veille de sa mort, elle se mariait à l'amour de sa vie, Me Jordan Mayer, devant 150 invités.

Chère Dominique, ta vie fut d'une telle densité, s'est passée à si grande vitesse qu'on ne peut qu'être admiratif devant ton leg humaniste. Tu fus pour nous tous un modèle et une fierté. Pour l'équipe du journal, ton apport riche et singulier à la rédaction est pour nous d'une valeur inestimable. Merci d'avoir été des nôtres. Nous ne t'oublierons jamais.

Nos sympathies les plus sincères à Annie Bélisle sa maman, à Stéphane Gobeil son papa, à son conjoint Jordan de même qu'à ses sœurs Gabrielle et Joëlle et son frère Nicolas.

Les derniers mots de ce texte à titre posthume seront ceux-là même de Dominique dans son dernier article pour La Vie d'Ici en janvier 2017 alors qu'elle devait s'envoler pour la Nouvelle Zélande et la Nouvelle-Calédonie, en Océanie : «Vous comprendrez, chers lecteurs, qu'en partant du Canada, je quitte aussi l'équipe de La Vie d'Ici, qui a toujours été très bienveillante envers mes chroniques. J'espère que vous avez apprécié les lire autant que j'ai apprécié les écrire. Il arrive toutefois un moment où l'on doit tourner la page… »