Le 27 April 2024
Volume 42, Numéro 5
Mot à Mot

Ces valeurs en voie de disparition

La politesse, la bienséance, le savoir-vivre sont des termes qu'on entend de moins en moins de nos jours. J'ai souvenir de mes premières leçons de ces belles valeurs que mes parents m'ont inculquées et la question: «Qu'est-ce qu'on dit?» est la première qui me vient à l'esprit. Bien entendu, la bonne réponse était un «s'il vous plaît ou un merci !».  Je crois bien que c'était la base de la politesse. 

Au moment d'écrire ce texte, une anecdote a refait surface dans ma mémoire.  Cette histoire englobe plusieurs de ces règles de conduite qui ont fait partie de mon éducation et j'ai eu envie de vous la partager. 

Alors que j'avais environ 7 ans, en revenant de l'école, j'ai passé devant la demeure de la 3ème voisine de chez-nous.  Elle avait de magnifiques tulipes et j'ai eu une très forte envie d'en prendre une afin de l'apporter à ma mère, ce que je fis sans demander la permission et surtout sans me faire prendre. Arrivée à la maison, je l'offre à maman à qui cela, à mon grand étonnement, ne lui a pas fait plaisir du tout. Elle s'est empressée de me demander où j'avais pris cette fleur et en toute innocence et honnêteté, je lui répondis que je l'avais «arrachée» chez Madame Gagnon au coin de la rue. C'est probablement à ce moment que j'ai appris que je ne pouvais pas prendre quelque chose qui ne m'appartient pas. Il s'agissait du respect du bien d'autrui.  Maman a immédiatement téléphoné à cette voisine pour l'en aviser et elle m'a obligée d'aller reporter la fleur, de m'excuser ou de demander pardon et surtout de promettre de ne plus recommencer. 

C'était très humiliant pour moi mais ça faisait partie de mon apprentissage. Madame Gagnon m'a expliqué que si je lui demandais la permission, elle se ferait un plaisir de m'en couper une sans la briser.  Elle m'a demandé aussi de me mettre à sa place.  Si c'était moi qui avait des fleurs sur mon parterre, est-ce que j'aimerais que d'autres personnes les prennent ? Cela m'a appris l'empathie.

Même si j'ai fait tout ce qu'il fallait après ce délit, maman a raconté tout cela à mon père dès son retour du travail. Papa n'était pas plus fier de mon comportement à mon grand désarroi. 

Je suis reconnaissante de l'éducation que j'ai reçue de mes parents dans mon enfance ainsi que dans ma jeunesse. Ils m'ont transmis les valeurs qu'ils avaient reçues de leurs propres parents. Si j'avais eu des enfants, je leur aurais certainement enseigné ces mêmes valeurs à mon tour. 

Dans les prochaines semaines, certains des apprenants du Centre Mot à mot de Shipshaw vont nous partager quelques anecdotes traitant de ces valeurs en voie de disparition «Je vous invite donc à lire nos prochains articles !