Le 21 novembre 2024
Volume 42, Numéro 9

Hasard et nécessité.

"Il y a 66 millions d'années, une météorite dont la taille se situe entre 10 et 20 km de diamètre, percute la terre au nord de l'actuel Yucatan à la vitesse de 20 km par seconde. La puissance de l'impact est d'environ 100 000 milliards de tonnes de TNT, soit plus de 5 milliards de fois la bombe d'Hiroshima. À cet instant, 200 000 km cubes de roches ont été fluidifiées pulvérisées, ce qui a généré un hiver d'impact. Ces quelques heures d'une violence inouïe ont effacé 150 millions d'années d'évolution, emportant les dinosaures et 75% des espèces de la planète. Pour ce qui est des mammifères, 90% ont disparu après la catastrophe." rf. 1

Alors comment se fait-il que les humains existent malgré tout?

Seuls les petits mammifères ont survécu. Ils vivaient dans des terriers, étaient omnivores et pesaient entre 20 et 25 grammes. Leur petit cerveau fut un avantage évolutif en ces temps hyper tragiques, puisqu'un cerveau plus gros nécessite une plus grande dépense d'énergie. Nous leur devons donc d'exister malgré les apparences : ce sont nos ancêtres lointains.

Le hasard a donc réorienté l'évolution de la vie sur terre. Comme pour l'enfantement, ce fut dans la douleur.

Hasard personnalisé.

Chacun de nous est aussi la résultante d'événements, de choix antérieurs parfois difficiles, dont la trame historique familiale peut faire écho. Ainsi, dans mon cas, Denys Claveau, j'existe à cause d'un accouchement tragique de la première épouse de mon grand-père Claveau, en 1910, sur l'île d'Anticosti. Enceinte, sans médecin, elle est morte en couche et son bébé également. Comme c'était l'hiver et que la terre était gelée en profondeur, on les avait mis congeler dans une modeste étable jusqu'au printemps. Après ce drame qui brise le cœur, mon aïeul est revenu au lac-Saint-Jean et s'est remarié. Malheureusement, un virus a emporté sa 2e femme en 1914, elle est décédée d'une pneumonie.

Sans ce virus, je ne serais pas là à écrire cet article puisque mon grand-père aura toute sa famille avec sa 3e femme, Laura Gagnon, que j'ai eu l'immense privilège de côtoyer du temps où nous restions à St-Cœur-de-Marie. Elle était adorable d'humilité, de vaillance et de gentillesse.

Autre et heureux hasard, la compagnie Alcan

Le père de mon épouse Rolande, Lauréat Lavoie, est né à Rivière-Du-loup. Il a quitté son patelin en 1942 pour venir travailler à la construction du barrage de la Dam 2. Par la suite, il s'est installé à Saint-Jean-Vianney où il a élevé sa famille. Parallèlement, en 1959-60, ma famille vivait à St-Cœur-de-Marie mais mon père travaillait au plan Deschênes à Arvida, une sorte d'usine laboratoire de l'Alcan. Comme voyager matin et soir lui pesait beaucoup, nous sommes déménagés à Saint-Jean-Vianney en 1960. J'y ai connu Rolande.

Beaucoup d'entre vous pourraient raconter des anecdotes semblables où hasard et nécessité ont orienté de façon majeure vos existences. Nous sommes donc construits à partir de décisions qui nous ont précédés, qui nous sont inconnues pour la plupart et qui, alliées au hasard, constituent la grande chaîne de l'aventure humaine.

  1. 1 : Science et Vie Hors-Série #311

Et c'est sans parler de la loterie fantastique de la conception, où nous avons tiré le billet gagnant parmi des centaines de millions. Une fois dans ce monde, il faut que chacun voit à son auto construction physique, morale, sociale, intellectuelle, etc, en faisant des choix libres et éclairés qui soient conséquents pour notre descendance.

Un peu de logique en français

On appelle homonymes ou homophones les mots qui se prononcent de la même manière, mais qui s'écrivent différemment et ont des sens différents. Ainsi dans la phrase : le sot du roi s'en va à cheval; il porte à son doigt le sceau du roi, et dans sa main un seau. Soudain, son cheval fait un saut et les 3 «so» tombent par terre. Comment écrire le dernier «so» ici ? La réponse sceau. En effet, c'est l'étroit saut, (la bague) qui tombe par terre.