L'an passé, j'ai acheté un volume de Gilles Proulx: «Ces audacieuses qui ont façonné le Québec ». Il écrit sur la page couverture : 60 portraits de femmes entêtées, c'est pour ça que je l'ai acheté, je suis un petit peu ça, entêtée.
Si nous n'avions pas eu ces femmes pour aider à façonner le Québec vers une certaine liberté, on serait où ? À se promener encore avec des «fichus sur la tête ?» Pas le droit de vote, se faire regarder par les prêtres parce que tu n'es pas enceinte; ma belle-mère quand elle parlait de ça, ça la mettait hors d'elle et je la comprends tellement. Les hommes avaient le pouvoir, je devrais dire: « ils se sont donné le pouvoir de diriger la femme», est-ce que j'ai le droit de dire que ça m'enrage que ma mère, mes ancêtres, mes héroïnes, aient pu vivre ça ? Obstinée comme je peux l'être, je ne suis pas certaine que j'aurais vécu de telles injustices sans me défendre, oh non ! non !
Il y a 2 femmes chez-nous à l'Afeas qui se sont impliquées bénévolement autant à l'église comme directrice de chorale ou ministre de la communion, formatrices à plusieurs niveaux pour les jeunes et adultes, je veux nommer ici Françoise Tremblay et Marguerite Martel. Elles se sont impliquées dans l'évolution des droits des femmes au Québec à travers l'association Afeas. Reprendre leur nom de famille a été une avancée dans l'égalité.
Quand je me suis mariée en 1974, la commission scolaire avait changé mon nom sur mon chèque de paie; ils ont écrit Rolande Claveau . Dans mon cas, le dicton, qui prend mari prend pays, ne s'appliquait pas, du moins pour ne pas perdre mon nom. Pour mon plaisir personnel, à cause de mon implication et mes engagements multiples, mon mari m'accompagnait à certaines activités et en le présentant comme mon conjoint, on lui disait : «M. Lavoie je suppose ?» HaHa !
Jeannette Bertrand, cette femme extraordinaire, mon idole, mentionne avoir été féministe avant que le mot ne soit inventé. Elle a décidé d'aller à l'Université et elle était fière d'avoir été acceptée dans un monde d'hommes. Elle décrit dans sa préface que durant les années 1940 et 1950, il n'y avait pas beaucoup de femmes qui faisaient des études poussées. Parce que les femmes étaient destinées à laver des couches et se préparaient à être de bonnes épouses; comme si leurs corps servaient uniquement à la production de bébés, signale madame Bertrand.
Gilles Proulx, dans son introduction, dit vouloir réparer une injustice et corriger un déséquilibre. «Souffrant d'une amnésie chronique, notre peuple a oublié presque tous ses grands hommes d'avant 1960, et c'est encore pire pour ses grandes femmes ! »
Bonne fête des pères à tous
les papas de Shipshaw
IMPORTANT :
Je me dois de faire des choix et j'ai réfléchi longuement à mes implications. Je tiens donc à vous mentionner que c'est le dernier article que j'écris pour l'Afeas de St-Jean-Vianney en espérant qu'il y aura une relève. Vous serez toujours les bienvenues dans nos pages.